Algérie

«Les pays voisins profitent du soutien des prix en Algérie»



«Les pays voisins profitent du soutien des prix en Algérie»
Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) est contre les subventions de certains produits de large consommation, a indiqué hier Réda Hamiani, président de cette association patronale, au forum du journal en ligne Algeria Invest. «C'est un non-sens de subventionner des produits au stade final. Les subventions, dans les autres pays, se font à  la source, c'est-à-dire aux producteurs», a-t-il expliqué. «Ces subventions profitent aussi bien aux riches qu'aux pauvres. L'Algérie casse les prix internationaux et des pays comme le Mali, le Niger, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie profitent aussi de ces subventions grâce à  certains réseaux», a-t-il ajouté en faisant allusion à  la contrebande. Le président du FCE estime que le gouvernement maintient ce soutien des prix afin «d'acheter la paix sociale». «On veut éviter les malaises sociaux. Le gouvernement agit en pompier, mais cela rend un mauvais service à  l'économie nationale», a-t-il souligné. «Personne ne va investir dans un pays où les prix sont subventionnés de la sorte», a-t-il assené. M. Hamiani a par ailleurs évoqué le déphasage qui existe entre l'université et les entreprises : «Des milliers d'universitaires sont formés et sont destinés au monde de l'entreprise mais souvent, ils ne sont pas qualifiés. Des étudiants en finances ne savent même pas ce qu'est  une lettre de crédit.» Pour le président du FCE, l'élite de l'Algérie se trouve à  l'étranger. Les étudiants et les universitaires algériens ayant été dans les grandes universités étrangères sont mieux outillés que ceux formés en Algérie, a-t-il signifié. Les jeunes, selon lui, doivent àªtre orientés vers l'entrepreneuriat. «Sur 100 universitaires, au moins 50 devraient bénéficier de formation pour créer leur propre affaire au lieu d'attendre que les patrons leur offrent des emplois», suggère le patron des patrons. Il regrette dans ce sillage que les pouvoirs publics «accordent la priorité au secteur de l'énergie qui ne contribue que très peu à  la création d'emplois. Sonatrach n'emploie que 3% de la population». L'Algérie, a-t-il poursuivi, ne peut pas continuer à  suivre la voie des pays dont la seule ressource est le pétrole. Selon ce représentant du patronat algérien, l'Algérie ne crée que 75 petites et moyennes entreprises par an pour 100 000 habitants, soit cinq fois moins que la norme, alors que les pays voisins en créent plus de 350. «On a rendu le commerce extérieur moins attractif avec  notamment la lettre de crédit, mais on n'a pas rendu l'investissement dans l'industrie plus attractif», a-t-il signalé. Enfin, le président du FCE a affirmé que seul un modèle d'organisation politique consensuel permettra d'avoir un climat propice à  l'application de réformes à  caractère économique.


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