Algérie

Les pays producteurs de pétrole à nouveau dans le rouge



Les cours du pétrole ont rechuté, hier, sur les marchés internationaux, une baisse entraînée par les dernières prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Celle-ci a prévu dans son dernier rapport mensuel, publié hier, un net recul de la demande mondiale de pétrole pour l'année en cours (-2,9%) et estime qu'un rebond de +1,7% est attendu pour l'année 2010. Les prix de l'or noir sont passés en dessous des 60 dollars, une première depuis fin mai. Le baril de brent de mer du Nord (livraison en août) cédait 72 cents à 60,38 dollars par rapport à la clôture de la veille sur l'InterContinental Exchange (ICE), après un plongeon à 59,76 dollars. Sur le marché new-yorkais, le light sweet crude perdait 81 cents à 59,60 dollars après être tombé à 59,25 dollars, un plus bas depuis le 26 mai. Les cours perdaient ainsi plus de 13 dollars par rapport au pic de 73 dollars enregistré il y a une semaine seulement. En toile de fond de cette chute brutale figurent des inquiétudes sur les perspectives pour l'économie mondiale qui, de l'avis des spécialistes, pourrait se voir mise au rythme d'« une régulation plus forte ». Le dernier rapport de l'AIE, une organisation qui défend les intérêts des pays industrialisés, vient revivifier quelque peu la flamme des inquiétudes sur les marchés. Selon le rapport prévisionnel de l'AIE, la consommation de brut noir va atteindre 83,8 millions mbj cette année, en baisse de 2,5 mbj par rapport à l'année écoulée.Reprise en 2010Pour 2010, la demande mondiale du pétrole devrait progresser de +1,7% pour s'établir à 85,2 mbj, soit une hausse de 1,4 mbj par rapport à 2009. Lequel rebond devrait être porté par les pays de l'OCDE, mais aussi par des Etats non membres de l'OCDE à l'instar du géant asiatique qu'est la Chine. Mais le dernier calcul de l'AIE n'a pas pris en considération la nouvelle projection du FMI publiée mercredi dernier qui s'attend désormais à une croissance plus forte, à +2,5%. L'AIE fonde ses projections sur une croissance mondiale de +1,8% l'année prochaine. Autre facteur qui a actionné le moteur à la baisse : le billet vert a connu ces dernières semaines de nouveaux raffermissements face à la monnaie unique, ce qui est de nature à éroder le pouvoir d'achat des investisseurs pour les matières premières. A ces facteurs s'ajoutent les statistiques hebdomadaires publiées, mercredi, par le département américain à l'Energie. Ce dernier avait fait état d'une nouvelle progression spectaculaire des stocks de produits pétroliers, la semaine dernière, aux Etats-Unis. Faut-il rappeler que les dirigeants du G8, réunis à L'Aquila (Italie) à la fin de la semaine dernière, ont implicitement approuvé l'objectif de 75 dollars par baril affiché depuis l'été 2008 par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). « Nous avons exprimé notre déception sur le fait que les spéculations internationales ont repris, en particulier sur les prix du pétrole », a déclaré M. Berlusconi à l'issue du sommet du G8. Le chef du gouvernement italien a expliqué que les leaders du G8 avaient parlé de ce problème avec le FMI, la Banque mondiale et l'OCDE et leur avaient « donné mandat » pour qu'ils suggèrent une initiative.


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