Algérie

Les pays exportateurs mettent en garde



La 25e Réunion ministérielle du Gecf, qui s'est tenue à Malabo (Guinée équatoriale) s'est achevée sur une recommandation de taille. Le Forum des pays exportateurs de gaz a en effet mis en garde contre les appels «malavisés» à l'arrêt de l'investissement dans le gaz naturel. Mettant en exergue l'importance de cette ressource propre pour l'avenir du paysage énergétique. Il faut rappeler que ce fut le cas en mai 2021, à quelques mois de la COP26 en Ecosse, la grande messe du climat des Nations unies, l'Agence internationale de l'énergie avait lancé une véritable bombe. Pour décarboner totalement le secteur de l'énergie d'ici 2050, «le bras armé énergétique» des pays occidentaux avait prôné une méthode radicale: ne plus chercher le moindre baril de pétrole et gisement de gaz. Quelles conséquences entraînerait une telle option' L'arrêt des investissements dans le secteur du gaz entraînerait «une diminution de l'offre, une hausse excessive des prix et un retour potentiel au charbon, comme cela s'est produit en 2022, sapant les objectifs de réduction des émissions», a indiqué le Forum dans le communiqué qui a sanctionné la fin de ce rendez-vous. Une mesure qui aurait mis sens dessus dessous les marchés, les investissements étant garants de leur stabilité. Le rôle «essentiel» des investissements pour maintenir la stabilité des marchés du gaz naturel, a en effet été mis en avant par les participants à la 25e réunion ministérielle du Gecf soulignant «la nécessité de créer un environnement qui encourage un investissement sans restriction, tout en renforçant la coopération financière transcontinentale en la matière». Le Gecf a également plaidé pour un accès équitable à toutes les technologies liées à l'exploration, à l'extraction et à l'exploitation du gaz naturel. Il faut savoir que Sonatrach a consacré un budget de plus de 30 milliards de dollars dans l'exploration et la production des hydrocarbures, le gaz naturel, notamment pour améliorer l'approvisionnement du marché mondial. Il faut rappeler aussi que l'Algérie vient de participer à la Conférence internationale «Gastech» qui s'est tenue le mois dernier à Singapour. Un des plus grands rendez-vous mondiaux concernant le gaz naturel, le gaz liquéfié, l'hydrogène et de la diminution des émissions du carbone. Consacré à l'énergie, il est intervenu dans un cadre du «consensus mondial» qui stipule que le gaz naturel est le meilleur carburant pour cette période de transition énergétique globale. Ce qui renforce et légitime la mise en garde des pays exportateurs contre un éventuel arrêt ou diminution significative des investissements dans ce domaine. Que dit actuellement le marché gazier' Le Gecf a relevé avec satisfaction la croissance constante de la demande sur le gaz naturel et l'augmentation du nombre de pays importateurs de gaz liquéfié. Bien que les prix aient sensiblement baissé par rapport aux niveaux de l'été dernier, avec une diminution de la volatilité, les «marchés gaziers resteront, cependant, tendus si le prochain hiver est plus froid que d'habitude dans l'hémisphère nord», indique-t-il dans son communiqué final. La tension sur les marchés commencera à baisser après 2025 à la faveur du lancement de la majorité des nouveaux projets de gaz naturel liquéfié, notamment ceux des pays membres, soulignent les rédacteurs du document. Une augmentation constante de la consommation de l'énergie primaire au cours des trois prochaines décennies sous l'effet de l'augmentation de la population mondiale et du doublement de la taille de l'économie mondiale est attendue à l'horizon 2050, selon les estimations du Forum. La consommation de gaz naturel augmentera de 36% et la contribution de cette ressource au mix énergétique mondial passera de 23% actuellement à 26% d'ici 2050, indiquent les experts du Gecf. Le rendez-vous de Malabo qui a vu l'adhésion de la Mauritanie au Forum en tant que nouveau membre. Quant à la 26e réunion ministérielle du Gecf elle doit se tenir à Ispahan (Iran) au cours du dernier trimestre de 2024.


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