ALGER - Tous les pays de la zone euro sont désormais en perspective négative, sauf l'Allemagne et la Slovaquie. A l'échelle mondiale, seuls treize pays, dont neuf en Europe, détiennent encore la note optimale (AAA) auprès des trois grandes agences de notation, estiment samedi des experts.
La France a perdu son triple A, la meilleure possible, désormais abaissée d'un cran à AA+, avec perspective négative.
Cette perspective négative signifie que l'agence de notation Standard & Poor's envisage de dégrader à nouveau cette note à moyen terme. Sont abaissées de deux crans les notes de l'Espagne, qui chute à un simple A avec perspective négative, de l'Italie, à BBB+, du Portugal, à BB en catégorie spéculative, et enfin de Chypre, qui passe à BB+ en catégorie spéculative.
Sont abaissées d'un cran les notes de l'Autriche, qui tombe à AA+, de la Slovénie, désormais notée A, de la Slovaquie, notée A+, et de Malte, notéeA-.
Se maintiennent en revanche : le AAA de l'Allemagne, sous perspective stable, ainsi que le AAA de la Finlande, quand à lui sous perspective négative.
La zone euro, qui espérait traverser une accalmie, replonge dans la crise après ces dégradations en série, des turbulences aggravées par l'impasse dans les négociations sur la dette de la Grèce, pourtant vitales pour éviter à Athènes une faillite qui guette toujours. Les institutions et les dirigeants européens sont les premiers visés par les critiques de S&P, particulièrement sévère à l'égard des solutions "insuffisantes" apportées à la crise de la dette au fil des multiples sommets "de la dernière chance".
"Alors que tous les gouvernements et toutes les institutions européennes sont mobilisés" pour renforcer la maîtrise des comptes publics et la gouvernance de l'Union monétaire, "je reste étonné du moment choisi par l'agence Standard and Poor's et sur le fond, de son évaluation qui ne prend pas en compte les progrès actuels", a déclaré samedi le commissaire européen aux Services financiers Michel Barnier. Bruxelles a qualifié cette décision d'"aberrante".
"L'efficacité, la stabilité et la prévisibilité de la politique et des institutions politiques européennes ne sont pas aussi solides qu'il le faudrait", prévient l'agence de notation, déplorant "une réforme reposant sur le seul pilier de l'austérité budgétaire".
A moins de cent jours de l'élection présidentielle française, la dégradation tombe très mal pour Nicolas Sarkozy, candidat très probable à sa succession, qui avait fait une priorité de la sauvegarde du "triple A".
"Je crois que nous sommes tous étroitement liés les uns aux autres. Pour cette raison, cela ne nous laisse pas indifférents", a assuré de son côté le ministre allemand des Finances Wolfgang Schoeuble. "Nous sommes ensemble sur la bonne voie", a-t-il estimé, alors que les rapports de forces au sein du couple franco-allemand risquent de s'accentuer.
La dégradation de la note française risque d'avoir de graves répercussions dans la zone euro. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), un mécanisme de secours pour les Etats en difficulté, pourrait perdre dans les prochains jours à son tour sa note AAA, garantie conjointement par Paris et Berlin, ce qui rendrait encore plus difficile sa tâche déjà ardue.
La décision de SP a suscité moult rédactions, dont celle du gouvernement espagnol qui a qualifié l"abaissement de la note du pays "d'héritage du passé", alors que le Conseil italien a estimé que la décision de S&P de baisse de deux crans la note de la dette de l'Italie "renforce la détermination du gouvernement à poursuivre la route entreprise d'assainissement du budget de réformes structurelles et de mesures pour la croissance".
Pour sa part le gouvernement portugais a "déploré la décision de S&P" tout en estimant que l'agence avait "substitué à une analyste sur chaque pays, une analyse systémique sur la zone euro"."Il en découle des évaluations qui ne reflètent pas de manière adéquate les réalités nationales", a estimé le ministre des finances portugais.
Questionné sur les conséquences de la décision de S&P pour le Fonds de secours financier de l'Union monétaire (FESF). M.Schauble a estimé que cette dégradation montrait combien était importante la décision de démarrer rapidement le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doit définitivement remplacer cette année le FESF.
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Posté Le : 14/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz