Les pays du Maghreb parmi les moins prospères au monde, selon Legatum Institute

Selon l'indice de prospérité 2012 de Legatum Institute, sur 142 pays représentant plus de 96 % de la population mondiale et 99 % du PIB mondial, les pays du Maghreb demeurent mal-classés malgré une amélioration au niveau du sous-indice de l'entrepreneuriat et opportunités. Dans ce rapport, les pays sont classés en fonction de leurs performances en matière d'économie, d'éducation, de santé, de libertés individuelles, de sécurité, et de capital social.
Les résultats de l'index 2012 de prospérité du Legatum Institute classent les pays du Maghreb dans la catégorie de la basse moyenne. Le Maroc est, selon les critères de l'évaluation, à la 73ème position dans le classement de la prospérité mondiale sur 142 pays comparés. Il est suivi de la Tunisie à 78ème place et de l'Algérie à la 100ème. La Mauritanie est classée au 122ème rang, alors que la Libye n'y figure pas. L'index de prospérité de Legatum Institute permet d'évaluer la santé et le bien-être global dans 142 pays à travers le monde. Cet indice comporte huit catégories : économie, éducation, entreprenariat et opportunités, gouvernance, santé, libertés individuelles, sûreté et sécurité, et capital social. Les pays du Maghreb ont enregistré leurs meilleures performances dans les sous-indices "économie" et "entreprenariat et opportunités". La Tunisie et l'Algérie ont amélioré leur performance en matière d'entrepreneuriat et opportunités, en enregistrant respectivement un score de 53 et 93. Le Maroc quant à lui enregistre un score de 78. L'amélioration de ce sous-indice est due, en partie, aux niveaux croissants de la technologie des communications notamment dans le secteur de la téléphonie mobile. L'amélioration de l'entreprenariat et des opportunités est également est attribuée à la baisse des frais de démarrage de l'activité de l'entreprise. Ces coûts ont diminué à l'exception de l'Algérie où ils demeurent essentiellement inchangés, relèvent les résultats de l'indice.
Baisse du capital social en Tunisie
Le rapport relève une forte baisse du capital social, tendance propre à la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Le capital social est important pour la prospérité car il mesure le niveau de cohésion sociale, l'interaction sociale et la confiance dans une société. Au Maghreb, la baisse a été prononcée pour la Tunisie, qui a chuté de 32 positions dans le capital social en 2010 soit à la 122e place de l'indice 2012. L'une des composantes du capital social est le niveau de soutien que la personne a dans la société. En Tunisie, le pourcentage de la population qui croit pouvoir compter sur l'aide des amis et de la famille a chuté de 88% en 2010 à 71% dans l'indice 2012. Durant la même période, la moyenne mondiale est de 84 %.
« Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, nous commençons à ressentir les effets du printemps arabe. La cohésion sociale et le nombre de citoyens qui croient qu'ils peuvent compter sur l'aide des amis et de la famille ont diminué. Comme la région s'adapte au changement, il est important de garder à l'esprit que les deux facteurs de l'indice de la prospérité sont plus étroitement liés à la prospérité d'un pays à long terme : l'entreprenariat et opportunités ainsi que la gouvernance responsable. Toutes les politiques devraient faire un lien vers ces pilotes éprouvés de la prospérité », recommande le rapport.
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