Algérie

Les patients de plus en plus exigeants Qualité des soins en Algérie


Le niveau d'exigence des patients est "de plus en plus élevé" par rapport à la qualité des soins en Algérie, a estimé le chercheur en anthropologie de la santé Mohamed Mebtoul lors d'une conférence animée à Oran. "Le patient est de plus en plus exigeant vis-à-vis de la qualité des soins prodigués tant par le service public que
privé ", a-t-il indiqué dans sa communication présentée mardi soir à l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH).
Lors de cette rencontre tenue sous le thème "Le système de soins en Algérie: 1962-2012", ce chercheur a fait référence aux enquêtes de terrain menées dans les espaces sanitaires et les domiciles des familles depuis plus de vingt ans par le groupe de recherche en Anthropologie de la santé (GRAS), basé à Oran. M. Mebtoul qui est directeur du GRAS, a présenté les caractéristiques dominantes du système de santé, marqué selon lui par quatre "moments socio-sanitaires" identifiés durant ces cinquante années, tout en décryptant les logiques sociales déployées par les acteurs de la santé (pouvoirs publics, professionnels de la santé et patients). " Donner la parole aux gens pour mettre en exergue et objectiver leurs expériences de soins est une démarche essentielle dans la compréhension du fonctionnement du système de soins", a-t-il souligné. Il a expliqué, à ce titre, que " les indicateurs globaux comme l'espérance de vie et le taux de mortalité ne permettent pas à eux seuls la compréhension fine des éléments socio-sanitaires récurrents et différents qui donnent du sens au système de soins, entendu comme l'ensemble des offres thérapeutiques instituées depuis l'indépendance ". M. Mebtoul a rappelé que la décennie 60 fut surtout dominée par une logique de "remise en ordre d'un existant fragile et chaotique", avec des chiffres qui montrent bien l'ampleur du déficit, sachant qu'en 1966 le nombre de médecins était de 1.378 dont 364 algériens et 4.834 agents paramédicaux pour une population de 9 millions d'habitants. Le premier des quatre "moments socio-sanitaires" évoqués par ce sociologue remonte à la période 1972-1979 qui fut marquée par trois principales orientations, à savoir la gratuité des soins, la massification de la profession médicale (1.000 médecins par an) et la primauté donnée aux soins primaires. Le deuxième moment marquant de l'évolution du système de soins s'étend de 1980 à 1986, époque marquée par l'accroissement des revenus pétroliers qui ont permis l'extension de l'offre de soins (construction d'hôpitaux), a-t-il ajouté en observant toutefois un déséquilibre territorial puisque 80% des spécialistes exercent alors de façon dominante dans les régions d'Alger, Constantine et Oran. M. Mebtoul a relevé pour la troisième période (1986-2000) une "montée" du secteur privé des soins qui a "transformé" le champ médical algérien, donnant lieu à la captation, par les cliniques privées, d'un "nombre important de spécialistes de l'hôpital exerçant principalement dans trois segments professionnels (chirurgie, gynécologie et cardiologie". La quatrième période (2000-2012) a enregistré un " renforcement important en termes de nouvelles structures étatiques de soins grâce à une rente pétrolière conséquente, dont les établissements publics de santé de proximité (EPSP) et les établissements publics hospitaliers (EPH) créés en 2007 ", a-t-il ajouté. M. Mebtoul a préconisé, en guise de recommandations, la valorisation de la dimension humaine dans le système de soins qui pourra se traduire par une " plus grande écoute à l'égard du patient et une amélioration de la qualité de l'accueil et de l'orientation". "Le patient ne doit pas être considéré de façon réductrice comme un simple consommateur de soins, plutôt comme un acteur social essentiel incontournable dans le processus de soins", a-t-il conclu.
Le niveau d'exigence des patients est "de plus en plus élevé" par rapport à la qualité des soins en Algérie, a estimé le chercheur en anthropologie de la santé Mohamed Mebtoul lors d'une conférence animée à Oran. "Le patient est de plus en plus exigeant vis-à-vis de la qualité des soins prodigués tant par le service public que
privé ", a-t-il indiqué dans sa communication présentée mardi soir à l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH).
Lors de cette rencontre tenue sous le thème "Le système de soins en Algérie: 1962-2012", ce chercheur a fait référence aux enquêtes de terrain menées dans les espaces sanitaires et les domiciles des familles depuis plus de vingt ans par le groupe de recherche en Anthropologie de la santé (GRAS), basé à Oran. M. Mebtoul qui est directeur du GRAS, a présenté les caractéristiques dominantes du système de santé, marqué selon lui par quatre "moments socio-sanitaires" identifiés durant ces cinquante années, tout en décryptant les logiques sociales déployées par les acteurs de la santé (pouvoirs publics, professionnels de la santé et patients). " Donner la parole aux gens pour mettre en exergue et objectiver leurs expériences de soins est une démarche essentielle dans la compréhension du fonctionnement du système de soins", a-t-il souligné. Il a expliqué, à ce titre, que " les indicateurs globaux comme l'espérance de vie et le taux de mortalité ne permettent pas à eux seuls la compréhension fine des éléments socio-sanitaires récurrents et différents qui donnent du sens au système de soins, entendu comme l'ensemble des offres thérapeutiques instituées depuis l'indépendance ". M. Mebtoul a rappelé que la décennie 60 fut surtout dominée par une logique de "remise en ordre d'un existant fragile et chaotique", avec des chiffres qui montrent bien l'ampleur du déficit, sachant qu'en 1966 le nombre de médecins était de 1.378 dont 364 algériens et 4.834 agents paramédicaux pour une population de 9 millions d'habitants. Le premier des quatre "moments socio-sanitaires" évoqués par ce sociologue remonte à la période 1972-1979 qui fut marquée par trois principales orientations, à savoir la gratuité des soins, la massification de la profession médicale (1.000 médecins par an) et la primauté donnée aux soins primaires. Le deuxième moment marquant de l'évolution du système de soins s'étend de 1980 à 1986, époque marquée par l'accroissement des revenus pétroliers qui ont permis l'extension de l'offre de soins (construction d'hôpitaux), a-t-il ajouté en observant toutefois un déséquilibre territorial puisque 80% des spécialistes exercent alors de façon dominante dans les régions d'Alger, Constantine et Oran. M. Mebtoul a relevé pour la troisième période (1986-2000) une "montée" du secteur privé des soins qui a "transformé" le champ médical algérien, donnant lieu à la captation, par les cliniques privées, d'un "nombre important de spécialistes de l'hôpital exerçant principalement dans trois segments professionnels (chirurgie, gynécologie et cardiologie". La quatrième période (2000-2012) a enregistré un " renforcement important en termes de nouvelles structures étatiques de soins grâce à une rente pétrolière conséquente, dont les établissements publics de santé de proximité (EPSP) et les établissements publics hospitaliers (EPH) créés en 2007 ", a-t-il ajouté. M. Mebtoul a préconisé, en guise de recommandations, la valorisation de la dimension humaine dans le système de soins qui pourra se traduire par une " plus grande écoute à l'égard du patient et une amélioration de la qualité de l'accueil et de l'orientation". "Le patient ne doit pas être considéré de façon réductrice comme un simple consommateur de soins, plutôt comme un acteur social essentiel incontournable dans le processus de soins", a-t-il conclu.
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