Les passagers du vol Tunis-Oran de Tunisair en colère

Les déboires des Algériens avec Tunisair n'en finissent plus et vont certainement écorner les efforts de relance du tourisme tunisien consentis par le ministre du secteur, René Trabelsi.Jeudi dernier, la situation était telle qu'elle a failli dégénérer avec un cumul d'annulations et de retards des vols vers Oran en deux jours, mettant à rude épreuve les nerfs des voyageurs exaspérés par le peu de considération de la compagnie aérienne tunisienne à leur égard. Arrivés à l'aéroport de Tunis-Carthage, les passagers du vol TU 708 ont eu la désagréable surprise d'apprendre le retard de leur départ, prévu à 14h25, de presque deux heures.
Forts de cette information, les voyageurs ont vaqué à leurs occupations entre shopping et pause-café, avant d'être appelés en catastrophe dans une autre salle d'embarquement (la 50) que celle initialement prévue et portée sur leur carte d'embarquement (la 58). Sur place, beaucoup de passagers n'étaient même pas informés de ce changement, mais cela n'a nullement empêché les agents de Tunisair de procéder aux modalités d'embarquement.
Il était un peu plus de 14h25. Une fois sur la passerelle d'embarquement, les voyageurs ont été priés de regagner leur place et d'attendre que l'avion, stationné sur le tarmac, soit prêt. L'espoir d'un départ rapide allait vite s'estomper avec les minutes et les heures qui défilaient, mettant les nerfs des passagers à rude épreuve.
Aucune explication officielle ne viendra justifier ce retard, et des passagers, dont le vol avait été annulé la veille sans aucune autre forme de procès, ont été les premiers à monter au créneau, demandant les raisons de ce retard. "Hier (mercredi, ndlr), nous nous sommes déplacés pour prendre le vol pour Oran et, arrivés sur place, on nous informe qu'il a été déprogrammé sans aucune autre explication", raconte une Algérienne, excédée par ce qu'elle considère comme de l'abus de la part des Tunisiens.
D'autres personnes se sont jointes à elle pour relater leur mésaventure, chacune allant de sa propre histoire, et tout le monde de s'accorder sur la médiocrité et le peu de professionnalisme du pavillon tunisien. Certains iront même jusqu'à louer les mérites d'Air Algérie, ce qui renseigne sur le degré de leur colère. Devant cette grogne généralisée et un début d'émeute qui pointait à l'horizon à cause de l'absence de l'équipage, promesse a été faite d'embarquer dans une demi-heure.
Les passagers ont pris place dans l'avion avec plus de trois heures de retard, et l'explication de toute cette histoire a été donnée par le nouveau commandant de bord qui a affirmé que l'équipage initial avait été relevé pour cumul d'heures de vol. Une explication qui n'a convaincu personne d'autant plus, selon certains témoignages, que cette pratique est très répandue ces derniers temps dans la compagnie tunisienne.

Saïd Oussad