Algérie

LES PARTISANS DE BOUTEFLIKA SE LANCEnt DANS LA CAMPAGNE AVANT L'HEURE



LES PARTISANS DE BOUTEFLIKA SE LANCEnt DANS LA CAMPAGNE AVANT L'HEURE
Rien ne doit compromettre l'accomplissement du quatrième mandat en faveur du président Bouteflika. Les pouvoirs publics ?uvrent, d'un côté, à faire admettre qu'il est le seul habilité à diriger le pays, et de l'autre, à étouffer les voix qui contrediront ce qu'ils montrent comme une vérité absolue. En témoigne la répression des partisans du boycott de la présidentielle.Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, par la voix de son directeur des libertés publiques et des affaires juridiques, a annoncé, il y a quelques jours, l'interdiction de toute manifestation, dans des lieux publics, initiée par les partis politiques et les personnalités nationales qui appellent au boycott de la présidentielle du 17 avril 2014.Aussitôt annoncée, cette mesure est appliquée au RCD, qui est empêché de tenir, le 7 février prochain, une conférence-débat portant sur "la refondation nationale comme alternative à la faillite sociopolitique actuelle". La demande d'autorisation, déposée auprès du P/APC de Aïn Taya, localité où devait avoir lieu la conférence, a été rejetée par l'administration centrale au motif qu'il n'est pas possible "d'accorder la salle aux partis qui boycottent les élections !". Aucun texte de loi ne contient une disposition qui confère aux autorités nationales la prérogative d'interdire à une formation politique d'expliquer aux citoyens les raisons qui l'ont incitée à entreprendre une action précise, soit le boycott actif de la présidentielle dans le cas présent. Au contraire, si le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales s'obstine à réprimer de la sorte les voix discordantes, il se met en situation de violation d'une des plus édifiantes dispositions de la Constitution. L'article 41 de la loi fondamentale édicte, en effet, que "les libertés d'expression, d'association et de réunion sont garanties au citoyen".La démarche du département de Tayeb Belaïz confirme, à vrai dire, une propension de l'entourage du président Bouteflika et de ses relais à faire aboutir coûte que coûte le quatrième mandat, sans s'encombrer, outre mesure, du respect des lois de la République et sans s'échiner à sauver au moins les apparences. Il est interdit aux groupes, qui s'opposent à ce qu'ils considèrent comme une mascarade électorale, de s'exprimer publiquement. Les voix favorables au maintien du président Bouteflika au pouvoir pour les cinq prochaines années et celles qui glorifient ses réalisations durant les trois mandats précédents sont, en revanche, énormément amplifiées. Les médias lourds (télévisions et radios publiques, mais aussi la chaîne d'informations en continu Ennahar) diffusent en boucle des reportages, des témoignages et des débats qui parlent, à sens unique, des grands chantiers ? aboutis ou pas, là n'est pas l'essentiel ? du chef de l'Etat. Pour Amar Saâdani, secrétaire général du FLN, la présidence de la République reviendra à Abdelaziz Bouteflika ou personne d'autre. Abdelkader Bensalah, son homologue au RND, le présente comme le seul homme habilité à préserver le pays des troubles politiques et sécuritaires qui secouent ses pays voisins, voire toute la région du Sahel. Amara Benyounès disait, en 1999, alors que Bouteflika montrait une fougue extraordinaire à faire campagne pour son premier mandat, que l'homme n'avait pas l'étoffe d'être un chef de l'Etat et manifestait contre sa cooptation. Aujourd'hui qu'il est considérablement affaibli par la maladie à telle enseigne qu'il devient de plus en plus improbable qu'il annonce par lui-même sa candidature à la présidentielle, le président du MPA affirme que "le Président va bien et son cerveau fonctionne mieux que le nôtre (...). Bouteflika se présentera à la prochaine élection, et je suis sûr qu'il sera réélu car le peuple l'aime". Le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, ne s'est pas limité à soutenir le quatrième mandat. Il a poussé l'excès de zèle jusqu'à comparer Abdelaziz Bouteflika au défunt Nelson Mandela. Ce parallèle est réducteur à plus d'un titre. Mais relevons seulement le fait que Madiba, après un unique mandat à la présidence de l'Afrique du Sud, s'est retiré de la vie politique active. Une décision noble qui a contribué à entretenir la grandeur du prix Nobel de la paix.Depuis quelques semaines, c'est carrément par la force que l'on veut imposer le quatrième mandat, en déniant au peuple le droit d'avoir un dirigeant en plein possession de ses capacités physiques et intellectuelles. On a beau professer que le Président se porte bien, le doute sur le déclin de son état de santé ne sera levé que le jour où il se présentera devant les électeurs dans une forme physique qui lui permet de défendre, par lui-même, le projet du quatrième mandat.S HNomAdresse email




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