Algérie

Les partis retiennent leur souffle



Les partis retiennent leur souffle
Le président de l'Assemblée aura certainement du mal à gérer les espritsLes députés FLN ont donné, certes, leur accord pour la suppression des articles 73 et 94 du Code électoral, mais la commission juridique n'a rien tranché.L'ambiance sera électrique. La séance de vote de deux projets de lois portant sur le Code électoral et respectivement la commission indépendante de surveillance des élections s'annonce houleuse. Le président de l'Assemblée aura certainement du mal à gérer les esprits. Certes, ces derniers jours l'APN a connu des moments houleux, mais aujourd'hui la confrontation sera plus rude vu qu'il s'agit d'une question décisive qui concerne l'existence ou la disparition des partis de la scène politique. La classe politique qui a été renforcée ces dernières années par une vingtaine de partis retient son souffle. Tous les regards seront braqués aujourd'hui sur l'APN. Les articles de la discorde 73 et 94 seront-ils supprimés du Code électoral' s'interrogent les acteurs de la politique. «Pour le moment, rien n'est confirmé», affirme Naâmane Laouer, député de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Contacté par nos soins, ce dernier a soutenu que des discussions sont en cours entre les députés du parti majoritaire du FLN et ceux de l'opposition pour amender ces deux articles, mais la commission n'a pas bougé le petit doigt. «La commission attend comme d'habitude le feu vert du gouvernement», a-t-il indiqué avant de résumer en une phrase: «C'est une décision politique». Certes, les députés FLN n'ont pas refusé de donner un coup de pouce pour sauver les petits partis, mais tous les scénarii sont possibles.«Ces articles peuvent être supprimés comme ils peuvent être maintenus», a soutenu Khelifa Hadjira du parti El-Adala. Ainsi, c'est le suspense total. En tout cas les députés de l'opposition, qui contestent avec force ces projets, affûtent leurs armes. Ces derniers comptent reproduire le même scénario que celui de la loi de finances 2016. Les représentants du PT, de l'Alliance de l'Algérie verte, d'El-Adala et du parti Karama qui se sont constitués en un front pour faire barrage à ces deux projets ne vont pas se laisser faire. Ces derniers vont faire pression pour supprimer les articles de la discorde 73 et 94 du régime électoral qui compliquent davantage les conditions de participation aux élections pour les petits partis. Ces articles exigent des partis d'avoir obtenu un minimum de 4% de suffrages exprimés lors des dernières élections. Ce qui est impossible pour la plupart des partis politiques. À défaut, le parti doit justifier de 10 élus au niveau local ou de 50 signatures pour chaque siège au niveau de sa circonscription électorale pour les locales et de 250 signatures pour chaque siège pour les législatives. Ainsi, les partis qui ont boycotté les élections de 2012 ou n'ont pas obtenu le minima exigé doivent trouver dès maintenant la formule comment obtenir les signatures. Ce qui menace sérieusement un bon nombre de partis de disparaître de la scène politique. Mardi dernier lors de l'examen du projet au sein de la commission juridique, les députés de l'opposition se sont retirés de la réunion en raison du refus de la commission d'élargir le débat. Ce qui est sûr avec ou sans la suppression des deux articles, le vote ne se déroulera pas sans tracas. Le Code électoral a fait l'objet de 96 amendements dont 18 concernent les articles de la discorde. «Le problème ne se pose pas uniquement pour les deux articles 73 et 94 du Code électoral», a soutenu Naâman Laouer. Selon lui, «le plus important c'est comment assurer des élections transparentes pour permettre réellement aux partis de connaître leur représentation sur le terrain et de ne pas détourner la volonté du peuple». Les partis de l'opposition estiment que cette commission est une administration-bis puisqu'elle est composée par des personnes désignées. Pour eux, cette commission ne va en aucun cas garantir la transparence des scrutins. L'opposition a revendiqué une commission indépendante d'organisation des élections en exigeant l'accès au fichier électoral. A défaut de garanties, les députés de l'opposition n'excluent pas de boycotter le vote du projet en question.


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