Algérie

Les partis réagissent à la suppression de la commission de surveillance des élections



« Nous n?avons pas demandé d?argent » L?indemnisation versée aux représentants des partis siégeant au niveau de la Cnisel est-elle l?unique raison qui a mené à la suppression de la commission ? L?argument avancé, avant-hier, par le ministre de l?Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, est loin de convaincre les responsables des partis. « La décision a forcément un rapport avec les élections législatives du 17 mai 2007 et les graves dépassements dénoncés par la commission politique de surveillance des élections (Cnisel) », soutient Abdelmadjid Menassera, cadre du MSP. La question financière n?est pas un problème. Unanimement, les responsables des formations politiques que nous avons contactés hier affirment « qu?ils sont pour le bénévolat ». Mais selon le ministre, « la commission fait l?objet d?un marchandage et ses membres ont demandé dans une réunion récente 80 000 DA par jour ». La polémique va, sans nul doute, s?accentuer à l?approche du jour du scrutin et même au lendemain de l?échéance. Cela d?autant plus que des partis, considérés comme « de grosses cylindrées », demandent la mise en place de ce mécanisme de contrôle et craignent, d?ores et déjà, la fraude. Le MSP, une des trois formations composant l?Alliance présidentielle, exige son installation et critique la position du ministre de l?Intérieur. « Les partis n?ont jamais demandé une indemnité pour la surveillance des élections. C?est l?Etat qui a, depuis 1995, décidé de payer les membres de la commission », déclare toujours M. Menassera. « Lors des précédentes élections, le gouvernement a installé la commission sans concerter les partis politiques. Nous sommes d?ailleurs étonnés par la décision du ministère. Je pense que le gouvernement veut d?une commission qui soutient ses positions », ajoute-t-il, en faisant remarquer que les partis ne peuvent mettre sur pied un tel mécanisme sans concertation avec l?administration, d?autant que son président est désigné par le gouvernement. Le FFS, le FLN, le PT, le RCD et le RND insistent tous sur le fait « d?avoir demandé à ce que la surveillance des élections se fasse sur la base d?un bénévolat ». Cependant, les avis diffèrent concernant l?importance de la Cnisel. « Le PT ne pleure pas la disparition de la Cnisel » Critiquant le ministre de l?Intérieur qui, selon lui, « défend toutes les règles d?usage », le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, voit en la suppression de cette commission une volonté d?empêcher les partis d?accéder à l?information électorale. « Au FFS, on n?a pas un gramme de doute que ce n?est pas la commission de surveillance qui garantira la transparence du scrutin, mais son absence discréditera davantage l?élection », lance-t-il. Le RND, pour sa part, ne voit aucun inconvénient dans la suppression de la commission. « On n?est ni contre ni pour », affirme Miloud Chorfi, chargé de la communication au RND, en précisant que « la loi permet aux représentants des partis politiques de soulever toutes les irrégularités constatées dans les bureaux de vote et de les signaler aux walis ». Le FLN estime que la présence d?une commission de contrôle « est souhaitable à condition qu?elle travaille sans contrepartie financière ». « Les partis politiques doivent s?entendre », tranche Saïd Bouhedja, chargé de la communication au FLN. En revanche, le parti des travailleurs semble être l?unique formation qui ne déplore pas la suppression de la Cnisel. « Le PT ne pleure pas la disparition de la Cnisel », déclare Ramdhan Taâzibt, député du parti. Selon lui, certains partis font du business à travers cette commission. « La fraude, dit-il, se passe au niveau des daïras et des wilayas et c?est au niveau de la commission administrative locale que les représentants des partis doivent siéger. »


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)