Algérie

Les partis politiques ne savent pas encore sur quel pied danser



Les partis politiques ne savent pas encore sur quel pied danser
Moins de quatre mois seulement nous séparent de l'élection présidentielle de 2014. Le délai est sensiblement court pour une échéance de cette ampleur. Malgré le rapprochement de la date fatidique, les partis politiques restent, comme hypnotisés, sans voix sur le sujet.Un tel rendez-vous devrait, en principe, susciter de grands débats, s'accompagner d'une intense activité sociopolitique et d'un échange serré d'idées entre les différentes formations en présence. Dans une perspective de cette taille, sous d'autres cieux, la course s'ébranle un an, voire deux, avant le jour J. L'équipe en place et ses soutiens s'emploient généralement à défendre leur bilan et à dévoiler de prometteuses perspectives pour que le peuple veuille leur renouveler le bail. Les oppositions passent la situation présente au crible et présentent des programmes actualisés et mis en rapport avec les priorités du moment. Suspendus à l'annonce de l'éventuelle candidature du président en exercice, les partis politiques, au pouvoir ou dans l'opposition, ne savent pas sur quel pied danser. Ils temporisent et scrutent comme si la décision personnelle d'Abdelaziz Bouteflika à ce propos conditionne, non seulement leuraction, mais leur existence même ! Si l'attitude réservée des partis au pouvoir (FLN, RND, TAJ et MPA, notamment) est compréhensible, ou du moins partiellement justifiable, cette posture du «wait and see» ne sied pas aux formations de l'opposition qui ont pour vocation de défendre une toute autre alternative. Se disant prêtes à s'aligner pour un quatrième mandat au profit du Président sortant, qu'elle appelle de tous ses v?ux à rempiler, le silence de la coalition en place se défend par l'attente de l'annonce officielle de candidature de son candidat consensuel. Cette décision étant du seul ressort de l'intéressé. Faisant partie de l'exécutif, elle s'acquitte, plus ou moins bien, de la défense du bilan de son action au sommet de l'Etat.En revanche, les partis de l'opposition, qui ont en principe des idées et des programmes autres, doivent théoriquement prendre les devants pour argumenter et justifier la pertinence de leurs options. En guise de justification à leur léthargie, ils se lamentent, à longueur de colonnes, sur le «flou entretenu» par l'actuel locataire du Palais d'El Mouradia. C'est absolument enfantin ! Tout candidat a le droit légitime de choisir le moment et le lieu opportuns pour sa déclaration de candidature dans le respect de la loi. Nul n'a le droit de forcer son adversaire à commencer la course avant le coup d'envoi réglementaire.Les partis de la mouvance islamiste, après une vaine tentative de rassemblement, se sont subitement tus. Chef de file de cette malheureuse initiative, le MSP n'arrive visiblement pas à accorder son propre violon.Les mises au point échangées, par médias interposés, entre l'actuel patron du parti et son prédécesseur, en témoignent. Dans le camp dit démocratique, les conseils nationaux et autres réunions organiques sont sanctionnés par des déclarations circonspectes où le ton est plutôt à la temporisation. Le FFS comme le PT semblent sérieusement affectés par une espèce d'incertitude qui les empêche de dévoiler leurs cartes. D'autres formations, comme le FNA, s'adressant au pouvoir, ressassent d'anciennes litanies concernant les garanties sur la régularité du scrutin et les détails techniques de son déroulement, au lieu de promouvoir clairement leurs idées à l'endroit du peuple qui tranchera le jour venu. Les petites formations, sans réel ancrage, attendent aussi l'«ouverture des paris» pour voir sur quel cheval miser.Les candidats indépendants ne dérogent pas à cette règle du silence prudent et s'emploient à faire du «bruitage» en se gardant de se déterminer nettement.En somme, on a l'impression que tout le monde reste embusqué, histoire de guetter la bonne direction du vent dominant. Un signe qui ne trompe pas sur la faiblesse des assises et des élites de nos formations politiques.K. A.




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