L'«apparition» du président de la République à l'occasion de sa présidence, avant-hier, du tant attendu Conseil des ministres est perçu presque du même «regard» par les partis de l'opposition, ceux du pouvoir et ses périphériques, se devant de «jubiler» même s'ils font preuve de retenue.Mohamed Kebci - Alger (Le Soir)
Et le tout premier à exprimer ce scepticisme et ses réserves est le premier responsable de Jil Jadid pour qui la loi cadre 84-17 qui fixe au 30 septembre l'ultime délai pour le dépèt sur le bureau de l'APN du projet de la loi de finances 2014, en sus de la Constitution qui fixe au 15 octobre le début des débats à ce sujet.
Sofiane Djilali estimera que cette apparition du président de la République est «plus que forcée», d'autant plus «qu'il ne pouvait agir par ordonnance tant que la session parlementaire est ouverte».
Autrement dit, poursuivra-t-il «on serait directement rentré dans une illégalité totale dans la gestion du budget de la nation. C'était la moindre des choses qu'il devait faire, lui qui a bloqué toutes les institutions du pays».
Et à Djilali de déceler en cette sortie, même forcée, du premier magistrat du pays une volonté de rester encore au pouvoir. D'où son appel pressant à «ne pas lâcher la pression pour éviter toute nouvelle violation de la Constitution». «Il faut être extrêmement vigilant face au jeu trouble du pouvoir», conluera-t-il.
Une illégalité ou un «imbroglio», pour reprendre le président de l'UFDS et ancien ministre de l'Agriculture, Noureddine Bahbouh, qui évoquera, lui aussi, les dispositions constitutionnelles qui ont dicté la tenue de ce Conseil des ministres, ne s'appesantissant pas sur l'état de santé du président de la République.
«Un état de santé à la limite handicapant», se contentera-t-il, souhaitant à Abdelaziz Bouteflika un «prompt rétablissement».
Du cèté du MSP, les images du président de la République, présidant, avant-hier le Conseil des ministres, sont loin de convaincre. Le parti de Mokri tient encore à la transparence quant à la santé du premier magistrat du pays. « Nous sommes toujours dans le doute quant à la capacité de Bouteflika à poursuivre la gestion des affaires de l'Etat», a affirmé le chargé à la communication au sein du MSP pour qui «les images d'avant-hier donnent exactement l'effet inverse escompté». Pour Zineddine Tebbal, «c'est une mise en scène en bonne et due forme».
Un avis que partage à bien des nuances le RCD. Son secrétaire national aux élus et élections estime que n'était la contrainte des délais liés au dépèt de la LF 2014, le président de la République n'aurait jamais été «montré». Et les folles rumeurs de ces derniers jours, notamment depuis l'annulation de ce Conseil des ministres initialement prévu pour mercredi dernier, ont «fini par semer panique et désarroi parmi les clientèles du régime qu'il fallait tranquilliser», soutiendra encore Salah Belmekki, pour qui l'opinion des Algériens, par ailleurs «sceptiques», «importait peu ou du tout pas pour les tenants du pouvoir».
Quant au secrétaire général du mouvement Nahda, il tiendra, en premier lieu, à relever l'immense retard accusé dans la tenue du Conseil des ministres en dépit, selon lui, des «nombreux dossiers en suspens». Comme le patron de l'UFDS, Fateh Rebaï ne s'attardera pas trop sur l'état de santé du premier magistrat du pays auquel il dit souhaiter un prompt rétablissement.
Il focalisera, a contrario, sur l'aspect politique, sollicitant justement de Abdelaziz Bouteflika de garantir les meilleures conditions pour une élection présidentielle «réellement transparente». Le premier responsable de Nahda pour qui l'Algérie est actuellement en crise multidimentionnelle dont on tente de «voiler les facettes via justement ces apparitions furtives du président de la République», n'est pas pour autant pessimiste.
Pour Rebaï, la clé à cette crise existe et la situe en l'élection libre par le peuple de son président, capable de réformer la Constitution et conférer aux réformes politiques leur véritable quintessence, elles qui ont été jusqu'ici vidées».
Contacté, le secrétaire général de l'ANR, que l'on donne comme potentiel adhérent de la future alliance présidentielle en gestation, dira réserver son avis, le Conseil national du parti devant se réunir la semaine prochaine.
Ceci au moment où les partis du pouvoir et ceux qui lui sont périphériques étaient, hier, aux abonnés absents.
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Posté Le : 01/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M K
Source : www.lesoirdalgerie.com