Algérie

Les partis islamistes sans doctrine économique



A l'instar des autres partis politiques, les formations islamistes dont certains participent au gouvernement ne se distinguent pas par un programme économique bien défini, se limitant le plus souvent à énoncer des promesses.Le MSP, qui est le premier parti islamiste à faire partie du gouvernement, a jusqu'à un passé très récent été membre de l'Alliance présidentielle et exécutait, au même titre que le RND et le FLN, les choix économiques du gouvernement. Même après son retrait, ses ministres poursuivent leur mission au sein de ce même gouvernement.
Dans son programme, ce parti promet ainsi d'encourager la création des banques islamiques, de renforcer l'octroi de microcrédits et des crédits sans intérêt au profit des jeunes promoteurs, d'initier l'allocation chômage aux diplômés demandeurs d'emploi ou encore d'alléger les charges fiscales et parafiscales au profit des petites bourses.
Son président Bouguerra Soltani défend même «le développement du partenariat avec l'étranger». Rien de bien différent dans l'ensemble de ce que propose le gouvernement en place. Amel Boubekeur, chercheur au Carnegie Middle East Center, spécialiste de l'islam politique explique cela dans une étude intitulée «L'impact de l'évolution de l'Islam politique sur la cohésion nationale en Algérie» (2009) par «la cooptation». Selon lui, pour les partis politiques islamistes, «leur cooptation s'est accompagnée d'opportunités nouvelles afin de se greffer aux différents réseaux de redistribution de la rente qui se sont recomposés dans le champ politique depuis les années 1990».
Les différentes «orientations économiques que l'on peut trouver au sein de ces partis sont ainsi plus dues à leur inclusion plus ou moins grande dans les circuits de la rente d'Etat que liées à leur positionnement idéologique». Une observation que Samir Aïta, président du Cercle des économistes arabes, transpose à «la majorité des partis islamiques» dans le monde arabe, notamment en Tunisie et en Egypte dont il dit qu'ils «n'ont pas de doctrine économique bien claire. Ils se fondent surtout sur des aspects populistes et sont davantage pour les ?uvres de charité».


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