Les partis islamistes algériens scandalisés Suite à la mort de dizaines de manifestants pro-Morsi

Colère, dénonciation et beaucoup d'effervescence du côté des états-majors des partis islamistes algériens suite aux violents affrontements survenus ce samedi en Egypte et ayant fait des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi les manifestants pro-Morsi, le président destitué.Qu'il s'agisse du MSP de Abderrezak Mokri, du FJD El-Adala présidé par Abdellah Djaballah, de la formation El-Islah de Djahid Younsi, tous ces partis partageant la même obédience islamiste voient rouge. C'est à croire que le sort meurtrier réservé par l'armée égyptienne aux militants islamistes de ce pays est vécu par tous ces partis algériens comme un véritable affront. C'est ce qui ressort en tout cas de leurs réactions tombées en cascade après les douloureux heurts ayant eu lieu en Egypte au cours desquels beaucoup de partisans du président islamiste déchu ont péri.
Dans la réaction du MSP, à titre d'exemple, exprimée à travers un communiqué rendu public hier, on souligne en premières lignes de ce document que la formation de Mokri est aussi membre de l'internationale islamiste (les Frères musulmans).
Comme s'il était appelé à choisir son camp parmi les deux partis en conflit en Egypte, le MSP tiendra à rappeler en outre dans son communiqué qu'il est «le plus grand mouvement d'opposition en Algérie après avoir été l'un des piliers du pouvoir pendant 15 ans». Réclamant le rétablissement dans l'immédiat de la légitimité constitutionnelle selon lui détournée en Egypte, le MSP a condamné en des termes virulents le recours à la violence dont a fait usage l'armée égyptienne et qui a fait 200 morts et 450 blessés parmi les manifestants pacifiques.
«Le mouvement exprime sa condamnation absolue du massacre sanglant ayant choqué le monde entier, commis par l'armée égyptienne à l'endroit des manifestants pacifiques qui rejettent le coup d'Etat brutal», indique le parti dans son communiqué qui fait en outre allusion à l'existence d'un complot qui vise l'unité et l'identité du peuple égyptien. Encore plus virulente a été la réaction du Front de la justice et du développement FJD El-Adala signé par son président Abdellah Djaballah. Ce dernier n'a pas été tendre à l'endroit du patron de l'armée égyptienne, le général Abdelfetah Al-Sissi.
«Ce sieur qui est complice des pays occidentaux et de leurs alliés 'uvre à replacer l'Egypte sur le chemin des assassinats, des viols, de la confiscation des libertés, de l'émergence de la corruption et du despotisme», écrit Djaballah dans un communiqué rendu public hier . «Al-Sissi est le seul et unique responsable de tous les dérapages en Egypte», souligne encore Abdellah Djaballah, qui condamne les réactions violentes dont ont été victimes les islamistes d'Egypte, tout en dénonçant «le coup d'Etat militaire survenu dans ce pays».
Pour sa part, Djahid Younsi, SG du mouvement El-Islah, affirme que le recours à l'usage de la violence contre les manifestants islamistes égyptiens «n'est ni plus ni moins qu'un crime prémédité perpétré par l'armée égyptienne», a-t-il indiqué, cité par des sources concordantes.