Trois jours après la tenue des élections locales, l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) n'a toujours pas communiqué les résultats du scrutin. En attendant, les partis politiques et les indépendants continuent de compter leurs élus. Mais autant chez les états-majors des partis politiques que chez les candidats indépendants, le suspense n'est pas encore totalement levé. Des échos en provenance de certaines wilayas indiquent, en effet, que rares sont les assemblées où une majorité se dégage, notamment à l'élection des APW. Les partis politiques et les indépendants seront donc dans l'obligation de contracter des alliances pour pouvoir constituer une équipe dirigeante pour l'APW. Comme souvent, en pareilles circonstances, des surprises ne sont pas à exclure. Ainsi, selon nos informations, les partis politiques qui ont présenté plus de candidats ne sont pas forcément ceux qui ont glané le plus d'Assemblées communales ou de wilayas. C'est le cas, notamment, du FLN qui n'a pas pu sauvegarder sa place de première force politique partout dans le pays. L'ancien parti unique a perdu l'APW d'Alger et celle de Mostaganem, et il est loin d'être en tête à Bouira.Il s'agit là de wilayas où le parti politique avait coutume d'arriver le premier. Même pour les APC, il a perdu du terrain. Selon des informations concordantes, la formation de Baâdji n'a obtenu aucune commune à Blida et à Tizi Ouzou où pourtant, elle dirigeait 7 APC lors de la précédente législature. Même à Ouled-Derradj, commune natale d'Abou El-Fadhl Baâdji, secrétaire général du parti, c'est le Rassemblement national démocratique (RND) qui est arrivé en tête. Autre parti qui a perdu du terrain : le FFS. Le parti a, certes, sauvé la face dans ses fiefs traditionnels en arrivant en tête dans les APW de Tizi Ouzou et de Béjaïa, mais il n'a obtenu que 5 sièges à l'APW d'Alger (sur 53 en jeu) et 5 à Bouira. Il a, en outre, perdu des APC emblématiques.
Chez les islamistes, les donnes disponibles confirment le recul du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a perdu du terrain au profit du Mouvement El-Bina. Contacté hier, le chargé de la communication du MSP a refusé de donner des pronostics estimant que les données n'étaient pas encore disponibles. "Il faut attendre les alliances", a-t-il indiqué. Mais comme la majorité des formations politiques, ce parti, présent dans 507 communes et une trentaine d'APW, devra laisser des plumes dans beaucoup de régions du pays.
En revanche, un parti politique nouvellement créé semble tirer son épingle de jeu : le Front El-Moustakbal. Il est annoncé en tête dans beaucoup d'Assemblées communales et de wilayas, même s'il n'a pas partout des majorités absolues. Ainsi, le parti d'Abdelaziz Belaïd est arrivé en tête au moins dans deux APW importantes, à savoir Alger et Bouira. Il est aussi le premier parti dans de nombreuses communes. Il fait, par ailleurs, jeu égal avec des listes indépendantes qui sont arrivées en tête dans beaucoup d'assemblées, notamment des APC.
Il reste que les nouvelles règles imposées par la loi électorale, stipulant que la présidence de l'Assemblée reviendrait à la liste dépassant 35% des suffrages, vont immanquablement redistribuer les cartes. Beaucoup de partis politiques et des indépendants seront, à la lumière de cette disposition, contraints à contracter des alliances pour constituer des majorités. Dans certains cas, des Assemblées ne sont pas à l'abri des blocages en raison d'impossibilité d'alliances.
Ali Boukhlef
Posté Le : 30/11/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali BOUKHLEF
Source : www.liberte-algerie.com