Algérie

Les partis face à l'indifférence


La campagne électorale débute aujourd'hui. Les 24 partis enlice pour le scrutin du 29 novembre ainsi que les candidats indépendants s'yengagent avec leur challenge de briser l'épaisse indifférence affichée par lescitoyens à leur joute électorale.Le précédent des élections législatives, où, malgré unactivisme partisan soutenu, le scrutin s'est soldé par un taux d'abstention àune hauteur historique, n'est pas pour justifier l'optimisme que certains despartants dans la course des locales affichent quant à un possible retournementde tendance dans le comportement électoral de leurs concitoyens.L'argument sur lequel ils se fondent pour étayer leurconviction serait celui que le scrutin du 29 novembre a des enjeux qui«parlent» aux citoyens électeurs. Selon cette logique, ces derniers sontforcément concernés par une compétition électorale à l'issue de laquellesortiront les exécutifs qui seront en charge des collectivités locales etauxquels ils auront par conséquent à recourir individuellement pour une raisonou pour une autre, à un moment où à un autre.L'argument à quelque fondement; et pour cela, desabstentionnistes aux élections législatives pourraient probablement renouerpour la circonstance avec l'accomplissement de l'acte électoral. Il ne nousapparaît pas pourtant à ce point déterminant pour provoquer la dynamiqueparticipationniste que les formations, aussi bien de la majorité présidentielleque de l'opposition, demandent aux citoyens d'être les acteurs. Ce point de vuedubitatif découle du constat que le citoyen algérien ne croit plus, mêmes'agissant de l'élection de ses édiles, qu'il est réellement tenu compte de lavolonté populaire. En majorité, ils en sont arrivés à la conviction bien rivéeque ce ne sont pas les urnes, et par conséquent le choix populaire, quidécident des résultats officiels.Les partis de l'opposition n'ont pas peu contribué à forgercette conviction sur laquelle les citoyens électeurs s'appuient pour justifierleur abstentionnisme. N'est-ce pas qu'ils ont systématiquement dénoncé, enchaque scrutin organisé dans le pays, la fraude organisée, la manipulation etle détournement de la véritable expression de la volonté populaire. Ayant finipar accorder du crédit aux allégations récurrentes, non dénuées de vérité, deces partis, beaucoup de citoyens électeurs ne comprennent pas, d'une part,pourquoi ces mêmes formations persistent à prendre part à des compétitionsélectorales dont elles dénoncent à chaque fois qu'elles sont «sales» etentachées de fraude, et d'autre part surtout qu'elles leur demandent uneparticipation massive à leurs scrutins. Et ce n'est pas l'incitation qui leurest faite dans ce sens par les partis du pouvoir, qui est susceptible de lesfaire renoncer à leur comportement obstinément abstentionniste, faute de touteautre possibilité pacifique pour eux d'imposer la volonté populaire par lesurnes. Que ces partis sortent vainqueurs du scrutin du 29 novembre est pour lescitoyens une perspective envisagée avec une certitude désabusée.Les élus sortants de ces formations se sont rarementdistingués dans l'exercice de leur mandat électif. Ce qui fait conclure aucitoyen lambda, déjà gagné au refus de la participation électorale, que leurssuccesseurs sortis du même moule ne feront que reconduire leurs méthodes etpratiques dans la gestion du bien commun.
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