Algérie

les partis et la Démission du chef de l'Etat.. Des réactions mitigées



La démission du Chef de l'Etat a fait l'unanimité parmi les partis politiques, et même parmi ceux qui étaient dans un passé récent ses alliés. Les principaux partis de l'alliance, à savoir le FLN, le RND et le TAJ, ont tourné le dos à leur candidat à l'élection d'avril 2019 pour suivre la direction du vent. Ces partis, qui étaient autrefois les serviteurs du chef de l'Etat, ont décidé de suivre le Hirak, exigeant le départ du système. D'une position à une autre, ils ont perdu toute crédibilité parmi le peuple algérien. Considérés comme des pions entre les mains du pouvoir, ces partis sont appelés, eux aussi, à plier bagage et à dégager. Après le dépôt de la démission du chef de l'Etat auprès du conseil constitutionnel, les partis de l'alliance ont salué cette décision, assurant que c'était la meilleure solution pour éviter une crise. Le RND d'Ahmed Ouyahia, l'ex-chef du Gouvernement a, pour sa part, qualifié la décision de Bouteflika d'un soulagement pour le parti, ainsi que pour tout le peuple.Louant la position de l'armée nationale populaire qui a contribué à trouver cette solution constitutionnelle, le RND a soutenu l'application des articles 7, 8 et 102 de la constitution, pour assurer la stabilité et la sécurité du pays. Considéré comme la deuxième puissance activant sur la scène politique, le RND a immédiatement changé ses propos, après la démission de son secrétaire générale du gouvernement. Alors qu'il vouait une obéissance inconditionnelle au chef de l'Etat, le RND a soutenu le mouvement populaire, et appelé ce dernier à déposer sa démission. De son coté, le Front national de libération nationale (FLN), premier parti politique en Algérie, a estimé que la crise a commencé avec la désignation de Bouteflika comme candidat à l'élection présidentielle. «Nous le remercions d'avoir écouté la volonté du peuple. Nous saluons aussi vivement le message du chef d'état- major, Gaid Salah, qui s'est rallié avec les revendications du mouvement populaire», a déclaré Hocine Kheldoune, porte-parole du parti.
S'exprimant au sujet de la période de transition, le porte-parole du FLN a estimé qu'il faut trouver une solution à la fois constitutionnelle et consensuelle, soulignant qu'il est prêt à accompagner toutes les mesures constitutionnelles et politiques qui seront mises en place dans les semaines qui suivent. Pour sa part, le TAJ d'Amar Ghoul a salué lui aussi, dans un communiqué de presse, la décision du président, tout en estimant le travail fourni par ce dernier durant toutes ces années. «TAJ salue le rôle joué par l'armée lors de cette période sensible», a-t-il écrit. En outre, le MPA d'Amara Benyounes a souhaité que cette transition soit apaisée, et débouche sur une élection présidentielle libre et transparente, pour l'instauration de la nouvelle République à laquelle aspire légitimement le peuple algérien. Qualifiant de sage la décision du chef de l'Etat, il a salué le travail accompli par ce dernier au cours de ces vingt dernières années.
L'opposition charge le clan Boutef
Certes, le président est parti, cependant, son clan ne veut pas lâcher prise. Désormais, toute personne impliquée dans l'opération du viol de la constitution, en 2008 et pour le quatrième mandat, doit partir avec Bouteflika, indique le président du RCD, Mohcine Belabbas, sur sa page Facebook. «Ça suffit des faux départs», lance-t-il. Dans un communiqué, le chef du RCD a assuré que «c'est la mobilisation populaire et pacifique qui a fait capoter les feuilles de route successives, agréées pourtant par le système dans tous ses démembrements».L'opposition qui, depuis 1999 n'a cessé de réclamer son départ, est aujourd'hui aussi présente en force. Ali Benflis, le président de Talaie El Hourriyet, a affirmé que la démission du président Bouteflika représente l'épilogue affligeant de deux décennies d'un immense gâchis. Pour lui, les «premiers pas de la sortie de l'impasse politique, institutionnelle et constitutionnelle viennent d'être faits, mais le chemin de la refondation et de la reconstruction reste encore long». Sur ce chemin, a-t-il conclu, «il y a encore des bombes à retardement que l'ancien régime et ses alliés extra-constitutionnels se sont ingéniés à multiplier, et qu'il s'agit maintenant de désamorcer les unes après les autres».
En outre, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, a accusé Bouteflika, son frère et toute sa bande, d'être responsables de tous les évènements qui ont eu lieu avant sa démission. «Les images diffusées sur la Télévision, lors du dépôt de sa démission, montrent que c'était lui qui dirigeait et gérait les choses, le cachet de la présidence était en sa possession, et qu'il était responsable de tous les évènements qui ont eu lieu avant sa démission», souligne-t-il. Par ailleurs, le parti des travailleurs a estimé que la démission du président de la république ne saura, à elle seule, constituer l'issue positive. «Tout responsable qui a participé activement à la répression des libertés démocratiques, doit partir». «C'est la condition pour une véritable refondation politique, institutionnelle nationale consacrant la souveraineté du peuple», souligne le PT.
Le FFS considère pour sa part, dans un communiqué rendu public que «La démission du chef de l'Etat faisant suite à un ultimatum du chef de l'Etat-major de l'armée, signe l'épilogue de vingt années d'un système totalitaire et mafieux». Pour le plus vieux parti de l'opposition, qui a commenté les déclarations de Gaid Salah estime que ce dernier qui «espère s'adjuger indûment le titre de sauveur de la révolution algérienne, ne peut nous faire oublier qu'il avait soutenu tous les coups de force électoraux, qu'il avait validé les violations de la constitution». Il soutiendra que «l'armée algérienne devra jouer son rôle exclusif qui est la noble mission de protéger l'intégrité territoriale du pays, de veiller à la sauvegarde de la cohésion sociale et à l'unité du peuple algérien».


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