Algérie

Les partis entament une course contre la montre



Les partis entament une course contre la montre
Plus que quelques heures ! Les partis et les candidats aux élections locales du 23 novembre prochain engagent, une véritable course contre la montre, pour valider leurs listes avant l'expiration, ce soir à minuit, du délai légal pour le dépôt des déclarations de candidatures devant intervenir, selon l'article 74 de loi électorale, soixante jours francs avant la date du scrutin.L'opération de confection des listes s'avère éreintante pour les partis politiques, surtout, qui ont eu à gérer une multitude de difficultés, dont les contestations internes. En effet, entamée avec la convocation, le 26 août dernier, du corps électoral, la préparation des listes de candidatures pour les assemblées communales (APC) et les assemblées de wilaya (APW) a suscité des mécontentements sans précédent de la base de l'ensemble des partis, retardant ainsi l'opération.
Jusqu'à hier après-midi, aucune formation n'a été en mesure de donner des statistiques exactes concernant le nombre de listes déposées ou à déposer dans les prochaines heures. Au lancement de l'opération, avait indiqué mercredi dernier le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques, Amara Lakhdar, environ 20 000 formulaires de souscription ont été retirés auprès des administrations par 57 partis, trois alliances partisanes et des indépendants. Mais, jusqu'à mercredi dernier, indique-t-il, seulement 757 listes de candidatures pour les APC ont été déposées par 27 partis. Un chiffre qui reste très minime, par rapport au nombre de wilayas et de communes que compte le pays.
La majorité des responsables des partis politiques que nous avons pu contacter, hier, ont préféré ne pas avancer de chiffres. «Ce n'est que demain (aujourd'hui, ndlr) ou après-demain (lundi, ndlr) qu'on pourra avoir une vue d'ensemble sur notre participation», affirme Hassan Ferli, chargé de communication du FFS. Même réaction pour Ahcene Tansaout, chargé des élections au RCD. «Je préfère attendre demain (aujourd'hui, ndlr) pour confirmer tous les chiffres», explique-t-il. Par sa part, Farouk Tifour, cadre du MSP, relève les difficultés rencontrées sur le terrain pour finaliser les listes. «Il y a des difficultés juridique, politique et sociale.
Pour le côté juridique, la loi n'a pas pris en considération les petites communes où, compte tenu du nombre d'habitants, il est difficile pour les candidats de recueillir les parrainages exigés par la loi. Sur le plan politique, les compétences nationales refusent de s'engager dans la course, en raison, notamment, de l'absence de prérogatives nécessaires pour une gestion saine des collectivités locale», soutient Farouk Tifour, en rappelant aussi l'écueil «des candidatures féminines difficiles à trouver dans certaines localités à l'intérieur du pays».
Rivalité, démissions et Chkara?
L'une des difficultés relevées par les responsables des partis est l'exigence des parrainages des électeurs. Comme pour les législatives, la collecte des signatures des électeurs (50 souscriptions par siège à pourvoir) était le principal écueil pour les candidats et les partis. Et l'intervention des détenteurs de l'argents «sale» a compliqué la tâche des formations qui rejettent toute connexion entre la chkara et la politique. «L'argent sale a pesé encore lors de cette opération. Les barons visent généralement les APW comme une première étape pour postuler aux sénatoriales afin d'accéder à l'immunité parlementaire», soutient Farouk Tifour. L'autre phénomène relevé pendant cette période de confection des listes est la généralisation du «nomadisme politique» où ? c'est le cas dans l'ensemble des partis ? les lignes idéologiques et les convictions sont complètement abandonnées pour une place de choix sur une liste politique. La transhumance a atteint son paroxysme et le recrutement des candidats ne repose, parfois, sur aucune logique partisane. L'opération a aggravé aussi les conflits internes aux partis qui vivent désormais au rythme des contestations et des démissions des cadres mécontents des choix des listes?


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