Algérie

Les partis du régime tentent de se replacer



Vilipendés depuis le début du mouvement populaire, les partis de la défunte alliance présidentielle, qui a porté Abdelaziz Bouteflika pendant ses vingt ans de règne, veulent rebondir.Pour ne pas rester en marge des transformations que connaît le pays, les partis politiques de la galaxie bouteflikienne tentent de se refaire une virginité. Accusés d'avoir fait la promotion du régime qui a mené le pays à la crise actuelle, des partis comme le FLN et le RND tentent la riposte. Ils multiplient les déclarations et les activités pour se donner une nouvelle image. Ils se cherchent une place parmi une classe politique globalement en manque de crédibilité. Pour tenter de se frayer un chemin dans cette nouvelle Algérie qui se dessine, le RND s'est "doté" d'un nouveau chef. Azzedine Mihoubi, connu surtout pour être un homme de culture et surtout un des ministres les plus en vue de l'ancien régime, a organisé, ces deux derniers jours, des sorties médiatiques. À coups d'interviews de presse, l'homme, aux positions politiques timides du temps où Ahmed Ouyahia avait la main haute sur le parti, tente de prêcher la bonne parole. Il met en garde contre les tentatives d'exclure son parti du dialogue. Il dit, dans une interview accordée au Soir d'Algérie, que le fait de ne pas associer l'ancienne alliance présidentielle au dialogue était "une ineptie". Une idée "foncièrement antidémocratique". Curieuse réponse pour un parti qui a toujours pris de haut l'opposition lorsque son chef était au pouvoir. Alors que les Algériens ne reconnaissent pas les résultats des élections organisées sous Bouteflika, Azzedine Mihoubi pense, lui, que son parti est représentatif. "Les tenants de cette thèse (de l'exclusion, ndlr) n'ont jamais bénéficié de la confiance du peuple et sont viscéralement réfractaires aux urnes", a-t-il affirmé.
Son allié de toujours, le FLN, n'en pense pas moins. Le secrétaire général de ce parti, Mohamed Djemaï, multiplie les sorties ces derniers jours. Il loue les "vertus du dialogue" (une option totalement absente durant les vingt ans de règne de Bouteflika) et met en garde contre les "velléités d'exclusion" de son parti. Il fait mine d'ignorer les appels lancés par certains animateurs du mouvement populaire pour dissoudre son parti.
Pour survivre à la nouvelle donne, les deux partis, rejoints timidement par TAJ et le MPA qui n'arrivent toujours pas à suppléer l'emprisonnement de leurs chefs, s'accrochent à l'armée. Comme ce fut le cas lors de leur soutien inconditionnel au président déchu, ces partis politiques se mettent au service du pouvoir du moment. Ils ne ratent jamais l'occasion de saluer "le rôle de l'armée" qui "s'est mise du côté du mouvement populaire". Pis encore, ce soutien change en fonction des directions du vent que souffle l'institution militaire. Rien n'a donc changé pour ces partis qui sont condamnés à disparaître avec le départ du système politique en place. C'est d'ailleurs le sort de tous les partis issus des dictatures.

Ali Boukhlef


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