Algérie

Les partis de l'opposition dénoncent des «dépassements en gros» Vote des corps constitués, absence de superviseurs des élections et des bulletins de vote



Les partis de l'opposition dénoncent des «dépassements en gros»                                    Vote des corps constitués, absence de superviseurs des élections et des bulletins de vote
Photo : Riad
Par Amar Rafa
De nombreux partis ont dénoncé de graves irrégularités dans le déroulement du scrutin pour l'élection des APC et APW. Le vote des corps constitués, la poursuite de la campagne électorale le jour du scrutin, l'absence de bulletins de vote ou en quantité insuffisante de certains partis, empêchement des observateurs des partis de suivre le dépouillement des bulletins, sont autant de griefs cités par l'opposition, et dont elle accable les organisateurs de ces élections.Le mouvement de Bouguerra Soltani, a dénoncé des «dépassements en gros». Cela va du vote des corps constitués, à la poursuite de la campagne dans les bureaux de vote, en passant par la disparition de bulletins portant le numéro 24 à Biskra, et à l'empêchement de ses éléments de suivre l'opération de dépouillement due à une panne électrique, à Tébessa. Le MSP a, en fait, joint sa voix à celle du PT, Jil Jadid, et du FFS, qui ont dénoncé le vote des militaires en contradiction, selon eux, avec les assurances du ministre de l'Intérieur et du Premier ministre. Selon le MSP, plusieurs militaires ont voté avec des procurations «illégales» à Kouba. A Laghouat, le MSP a noté la présence des militaires dans plusieurs centres de vote. Deux bureaux y ont été fermés par les représentants des partis politiques car «affectés aux militaires», rapporte le MSP sur son site Internet. Certains militaires y ont voté par des procurations «illégales», a encore dénoncé ce parti. La présence des militaires dans les bureaux de vote a été constatée aussi à Tipasa, selon le MSP.Ennahda estime que les dépassements enregistrés dénotent de l'absence des garanties, au sujet de la régularité du scrutin, données par les pouvoirs, auxquels il en impute la responsabilité. La présence de PV signés dans les bureaux de vote le jour du scrutin, le vote des corps constitués, l'absence de bulletins de vote de certaines listes et l'empêchement des observateurs d'assister à l'opération de dépouillement, en sont la preuve, d'après le mouvement de M. Rebiaï.
Quant au FFS, il constate, sans surprise, deux heures avant la fin des opérations de vote, que «le scrutin du 29 novembre 2012 est loin de répondre aux standards internationaux en matière de sincérité et de régularité». «De trop nombreuses irrégularités ont été relevées par nos militants et nos candidats ; elles ont même été entérinées par des commissions locales de surveillance, ceci à travers tout le pays, indique le parti d'Aït Ahmed sur son site.Une énumération exhaustive permet d'en recenser quelques unes, notamment, la mise en circulation de bulletins de vote plusieurs jours avant le scrutin, des pressions et des intimidations à l'encontre des citoyens, des observateurs ou des militants, des urnes non scellées, l'absence des bulletins du FFS dans de nombreuses localités, des procès verbaux vierges et signés remis à certains candidats, on a même pu relever l'absence des représentants des commissions de supervision au niveau de certains centres. Le FFS, fait remarquer que «le plus grave concerne le vote des militaires et des corps constitués». «Contrairement aux engagements pris par les autorités, les militaires n'ont pas voté par procuration dans leur commune d'origine. Ils l'ont fait, massivement et à travers les 48 wilayas, sur leur lieu d'affectation. Il est à noter qu'ici et là, la population s'est sentie acculée, allant jusqu'à empêcher temporairement le vote au niveau de certains bureaux», note le FFS.Et d'estimer qu' «il est encore temps de prendre les mesures qui s'imposent pour que le vote des militaires et des corps constitués ne soit pas pris en compte, lorsqu'il ne s'est pas fait conformément à la loi. Dans le cas contraire, les résultats seront faussés».Louisa Hanoune a également dénoncé l'instrumentalisation de l'armée. Son porte-parole a dénoncé jeudi, que plusieurs militaires ont été acheminés de leurs casernes vers des bureaux de vote pour accomplir leur devoir électoral, alors qu'ils sont censés voter par procuration, Djanet, Illizi, Blida, Béjaïa, Laghouat, Oum El Bouaghi, Béchar, Jijel et Oran sont des régions où les représentants des partis ont dénoncé le vote collectif des militaires. «Les représentants des partis ont demandé l'annulation du vote dans ces bureaux», a-t-elle dit. Dans certaines communes à Oran, des représentants se sont dressés contre le vote de ces militaires, selon Louisa Hanoune. Ces voix se résument dans la déclaration du président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections (Cnisel), Mohamed Seddiki, qui a fait état, jeudi, de «graves irrégularités» dans le déroulement du scrutin pour l'élection des APC et APW. Il a montré aux journalistes des PV de bureaux de vote signés à blanc. «La crédibilité des élections est sérieusement entachée. Les voix des électeurs sont manipulées», affirme M. Seddiki, lors d'une conférence de presse tenue au siège de la Cnisel.Il a énuméré dans ce cadre, d'autres cas de dépassements : absence des bulletins de vote de certains partis politiques, vote collectif des militaires dans plusieurs wilayas comme Tamanrasset, Oran, Illizi, Alger et Biskra, absence de représentants de la Commission de supervision des élections dans certains bureaux de vote. Le président de la Cnisel accuse aussi certains partis comme le FLN de poursuivre la campagne électorale le jour du scrutin. Notons enfin, que pour le vote des corps constitués, le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi, a indiqué à la veille des élections, que, «la loi leur permet quatre possibilités d'inscription : soit dans la commune de leur résidence principale qu'ils occupent depuis plus de six mois, dans la circonscription de leur dernier domicile, dans leur commune de naissance, ou dans la commune de l'un de leurs ascendants».


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