Algérie

Les partis de l'Alliance présidentielle divisés sur les manifestations.. Entre mises en garde et silence



Contrairement aux partis de l'opposition, qui ont vite saisi l'occasion des manifestations de vendredi pour réitérer leurs appels au changement et au départ du système, les partis du pouvoir n'ont pas fait tellement de fixation sur cette journée historique. D'ailleurs, certains n'ont pas encore réagi. Le coordinateur de l'Instance dirigeante du Front de libération nationale (FLN), Mouad Bouchareb, à partir de la wilaya d'Oran où il animait, hier, une rencontre régionale avec les cadres et militants de l'Ouest du pays, n'a pas hésité à tenir ces propos : «Comme vous le savez, dans de nombreux pays, les gens sont sortis dans la rue par dizaines de milliers pour exprimer des revendications sociales et politiques, et quand d'autres parties se sont infiltrées, le rêve de ces gens-là s'est évaporé et leurs aspirations n'ont pas été pas atteintes», a déclaré Bouchareb, dans ce qui semble être une mise en garde contre de probables tentatives de récupération par l'opposition, de cet élan populaire.Le patron provisoire du FLN n'hésitera pas à lâcher : «La mèche à laquelle ils tentent de mettre le feu ne brûlera pas, car elle est irriguée du sang des Martyrs». Pour Mouad Bouchareb, les manifestations sont un droit. «La Constitution garantie la liberté d'expression aux citoyens», a-t-il dit, soutenant que «le jeune diplômé qui se retrouve au chômage après dix ans, a le droit de demander un travail», et c'est «à l'Etat qu'incombe le devoir de le lui accorder». «La femme, également, a-t-il souligné, est dans son droit de revendiquer un foyer décent».
L'autre parti de l'Alliance présidentielle qui s'est exprimé, est Tajamou Amal El djazair (TAJ), d'Amar Ghoul. Lors d'une rencontre au siège de sa formation politique, Ghoul a, d'emblée, salué le caractère «pacifique et civique des manifestations», non sans relever «la réaction» professionnelle des services de sécurité. «Les manifestants demandent des réformes profondes, nous respectons ses appels», a lâché Amar Ghoul, qui a souhaité que ces marches «ne brouillent pas» le rendez-vous de l'élection présidentielle du 18 avril prochain. Le président de TAJ, dont la tenue de propos et de leur contraire après quelques jours est une spécificité, va jusqu'à placer les revendications populaires dans le sillage de la candidature du Président pour un cinquième mandat. «Le changement revendiqué n'est pas contradictoire avec les aspirations du président de la République et celles de notre parti», a plaidé Ghoul.
Le RND et le MPA dans l'attente !
Paradoxalement, jusqu'à une heure tardive de la fin de la journée d'hier, les deux autres partis de l'Alliance, le RND et le MPA, n'ont soufflé aucun mot. Ni le moindre communiqué, ni une quelconque déclaration ne sont venus éclairer l'opinion publique de leur position. Les partis du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et de l'ancien ministre, Amara Benyounès, qui occupe à présent le poste de directeur de la communication dans le staff de campagne du candidat Bouteflika, ont brillé par leur silence.


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