Algérie

Les partis dans le brouillard



À quatre jours du début officiel de la campagne électorale pour les élections locales du 27 novembre prochain, l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) et les partis engagés dans la compétition sont dans le flou.Alors que les délais légaux accordés aux postulants à la candidature pour introduire des recours ont expiré jeudi dernier, le Conseil d'Etat n'a toujours pas donné ses réponses concernant les cas litigieux. Les juges épluchent encore les dossiers et se penchent sur quelques recours introduits par les partis politiques. C'est le cas du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui espère repêcher encore quelques postulants. "Nous attendons des réponses sur certains cas", assure Nacer Hamdadouche, chargé de communication de cette formation islamiste. Mais comme beaucoup d'autres partis, le MSP ne se fait pas trop d'illusions. Plusieurs de ses listes aux APC et APW ont été rejetées par les antennes locales de l'Anie, dont certaines pour "des raisons incompréhensibles". "Nous avons remplacé certains candidats qui n'ont pas été retenus", affirme Hamdadouche. En attendant, le MSP va postuler dans un tiers des communes du pays. Il a, en effet, réussi à présenter des listes dans un peu plus de 500 APC et une quarantaine d'APW.
Pour l'heure, aucun chiffre définitif sur le nombre exact des postulants au scrutin du 27 novembre n'a été avancé par l'Anie. Il y a trois jours, Mohamed Charfi a indiqué que 135 000 postulent pour les APC et 18 000 pour les APW. D'après les données qui proviennent des partis politiques, on risque d'assister au maintien de la carte politique actuelle, issue des législatives, avec une forte prééminence des listes indépendantes. Ainsi, selon des sources concordantes, le parti du Front de libération nationale (FLN) occupe la plus haute marche du podium avec près de 1 200 listes présentées aux APC et une quarantaine d'APW. Il est suivi par le RND qui a réussi à constituer des listes dans près de 700 circonscriptions. Des formations comme El-Karama, qui a disparu du paysage politique, ont pu présenter plus de 200 listes.
Du côté des partis démocrates, le FFS, seul à avoir décidé de participer au scrutin, aurait constitué environ 150 listes entre APC et APW. Un chiffre que ne confirment pas, pour l'heure, les responsables du parti qui ont entamé une série de rencontres avec les militants. Dans ce cadre, le parti a fait signer à ses candidats une "charte d'éthique" pour les inciter à tenir leurs promesses. Mais parallèlement, le parti continue de stigmatiser les irrégularités et surtout les dépassements des autorités qui ont entaché l'opération de dépôt des candidats pour le scrutin local. Selon différentes sources, les juges du Conseil d'Etat ont rétabli beaucoup de listes initialement rejetées par l'Anie au niveau local. C'est le cas, à titre d'exemple, dans la wilaya de Boumerdès, selon nos informations.
Dans certaines situations, ils ont dû concéder sur certains "petits détails" pour permettre aux partis de compléter les dossiers de leurs postulants. En procédant ainsi, les autorités entendent visiblement assouplir les conditions de candidatures jugées très contraignantes par les partis politiques et des indépendants. Elles veulent également éviter le spectre des communes sans liste, comme c'est le cas en Kabylie où, dans certaines communes, les élections risquent de ne pas avoir lieu faute de candidats. Plus que cela, malgré l'expiration des délais, le Conseil d'Etat continue toujours d'examiner les dossiers et recours introduits par les candidats aux élections locales.

Ali Boukhlef


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