Anciens et nouveaux partis politiques en lice pour les élections législatives de jeudi sont confrontés à l'enjeu de la participation des électeurs au scrutin après leur avoir donné de grosses promesses durant la campagne électorale (15 avril-6 mai), estime mardi la presse nationale.
Faisant le bilan de cette campagne électorale, La Tribune s'arrête sur "les solutions miracles de la nouvelle classe politique". "Trois semaines de campagne. Trois semaines de discours enflammés bourrés de promesses électorales. Des promesses qui frôlent parfois le ridicule et qui n'ont rien à voire avec le pouvoir législatif. Les chefs des partis politiques et leurs candidats aux législatives (...) sont même allés jusqu'à proposer des solutions miracles sur le plan économique", relève-t-il.
La Tribune ajoute qu'au cours des 21 jours de campagne, "rares sont les partis politiques à avoir fait appel aux experts économiques pour expliquer leur feuille de route, se limitant aux généralités." De son côté, Le Midi Libre estime que "la classe politique joue son sort" dans ce scrutin. L'éventualité d'une désaffection populaire aux législatives du 10 mai prochain est de nature à avoir des conséquences désastreuses sur la classe politique algérienne", écrit-t-il.
Le même quotidien prévient que si un tel scénario venait à se réaliser, la preuve serait faite que la vingtaine de nouveaux partis qui viennent d'étoffer le panorama politique national, à quelques exceptions près, ne sont pas porteurs d'idées, ni à fortiori de programme à même de se poser en alternative à l'ancienne classe" politique.
"Le sort de la classe politique en général et de l'opposition en particulier, va se jouer dans les tout prochains jours", gage le Midi Libre. S'intéressant également au bilan de la campagne, Echorouk El Yaoumi signale par ailleurs que les différentes formations politiques en compétition ont échoué à renouveler leurs slogans.
La nécessité d'un changement à tous les niveaux, à commencer par celui du système politique, a été le thème dominant de la campagne chez la quasi-totalité des partis, ajoute Echorouk, qui trouve les slogans de campagne "inutilement longs, faisant référence à des programmes qui n'existent pas réellement et qui sont prônés par des partis sans base ou ancrage populaire".
De son côté, le Jeune Indépendant met l'accent, dans un commentaire, sur "l'absence d'engagements fermes et de programme cohérent des postulants" aux législatives. La campagne électorale qualifiée de "morose, insipide et poussive", s'est déroulée, selon le journal, "en parfait décalage avec les attentes citoyennes".
"Que de grosses promesses. Que de fausses vérités. Que de discours pompeux à la limite de l'insupportable", constate-t-il. "L'heure des contrôleurs", titre par ailleurs l'Expression dans son éditorial, qui relève que le Conseil constitutionnel, les commissions locales de contrôle, les observateurs étrangers et les organisations non gouvernementales (ONG) "sont autant d'organes qu'on sollicite pour donner un crédit aux élections du 10 mai".
L'objectif de cette mobilisation est clair aux yeux de l'éditorialiste de l'Expression, à savoir "faire en sorte que la crédibilité du scrutin ne souffre d'aucune ambiguïté". "En d'autre termes, tout doit être fait pour éloigner les soupçons de fraude. C'est un mal qui a rongé la scène politique en Algérie depuis des années", estime t-il.
Parler de désintérêt total de la population à l'égard du processus électoral en cours "ne reflète pas la réalité", objecte le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, M. Daho Ould Kablia dans un entretien accordé au même quotidien.
"Finalité '", s'interroge El Watan dans un commentaire consacré à la présence des observateurs internationaux en Algérie lors du scrutin du 10 mai.
"Il n'y a que dans les pays qui ont peu à avoir avec la démocratie où l'on fait appel à des observateurs et dont on souhaite ou rejette la participation au gré des conjonctures politiques", écrit-t-il. El Watan est convaincu que dans les pays démocratiques, "la meilleure garantie de la neutralité du scrutin reste la neutralité de l'administration et la force des décisions des institutions en place pour valider ou non les résultats du vote".
Selon El Khabar, les supputations sur le parti qui aurait la majorité des 462 sièges de la prochaine Assemblée nationale (APN) et le débat animé sur le spectre de l'abstention ont créé et entretenu le flou autours des législatives.
Cette situation de confusion trouve son origine, selon El Khabar, dans la coïncidence d'un certains nombre d'éléments déterminants, notamment le nombre des partis en lice (44 partis) et les dizaines de listes indépendantes pour ces élections. "Tous les indices plaident pour une atomisation des voix des électeurs entre plusieurs partis, ce qui signifie que la prochaine APN serait une mosaïque", prévoit-il.
Pour El Moudjahid, la particularité du scrutin du 10 mai c'est qu'il intervient en plein bouleversement des mutations qui se sont opérées dans le monde arabe, notamment avec le triste constat de ce qui est advenu réellement du fameux printemps arabe, avec la déferlante de l'islamisme et l'inquiétante réalité de la question sécuritaire dans nombre de pays".
El Moudjahid relève encore qu 'on aura pratiquement tout entendu durant la campagne électorale. Du bilan des réalisations aux critiques des gouvernements qui se sont succédé aux commandes du pays depuis l'indépendance en passant par les inévitables promesses farfelues".
Mais l'essentiel, indique-t-il, est que "tous les partis ont fait un forcing pour une participation massive au scrutin".
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 08/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz