Algérie

Les partis boycottent les législatives



À deux mois des prochaines élections législatives anticipées, convoquées le 15 septembre dernier par le président Kaïs Saïed, après un amendement du Code électoral, presque tous les grands partis en terme de scores électoraux ont, d'ores et déjà, annoncé leur décision de boycotter le scrutin du 17 décembre, convaincus que les conditions sont biaisées par une élaboration unilatérale et une totale opacité.C'est, notamment le cas du Parti destourien libre (PDL) de Abir Moussi, donné depuis près d'un an largement vainqueur de ces joutes électorales par la totalité des instituts de sondage et dont la marginalisation aura pour conséquence d'ôter tout crédit à des législatives. Anticipant la modification de la loi électorale, le 7 septembre dernier, Abir Moussi avait annoncé que le PDL «ne participerait pas à ces élections non conformes aux normes internationales». Appelant les citoyens à «ne plus transiger sur leur citoyenneté et leurs droits», Mme Moussi avait même qualifié par anticipation la prochaine assemblée de «conseil de la choura d'un califat» plutôt que d'un «Parlement».
Même si le président Kaïs Saïed se défend farouchement de toute volonté de marginaliser les forces politiques quelles qu'elles soient, ces préoccupations, manifestées de manière bruyante, comme à son habitude, par Abir Moussi, sont néanmoins le reflet d'une réelle inquiétude de la classe politique et de la société civile tunisiennes qui se découvrent marginalisées et risquent de ruer dans les brancards au point d'aggraver la crise que traverse la Tunisie depuis plusieurs années. En témoigne la récente déclaration du secrétaire général de l'UGTT, le puissant syndicat national tunisien, Nourredine Taboubi, qui affirme que la pénurie actuelle des produits de base «est provoquée intentionnellement par le gouvernement», afin d'habituer les ménages et autres consommateurs à la prochaine levée des subventions sur ces ingrédients de première nécessité.
Une levée qui fait partie des mesures dictées par le FMI dans le cadre de la réforme imposée en échange du prêt que la Tunisie a sollicité et dont elle n'a obtenu le quitus qu'après deux longues années de tractations. Pour sa part, le ministère du Commerce a, par la voix d'un de ses responsables, exclut catégoriquement toute augmentation des prix «durant cette période», ce qui ne dissipe pas pour autant le malaise ressenti par une population durement éprouvée par la crise socio-économique et la pandémie de Covid-19. C'est dans cette ambiance incertaine que des informations sont tombées, relatives à la condamnation par la Chambre pénale de la cour d'appel de Tunis, de l'ancien député de la coalition Al Karama, allié naturel d'Ennahdha, Maher Zid, à 6 mois de prison. Comme aussi Rached Khiari et Imed Daïmi, il écope d'une telle sentence en vertu d' «atteinte à autrui sur les réseaux sociaux et d'offense au président de la République.
Par contre, l'ancien Premier ministre Elyes Fakhfakh a été lavé de tout soupçon par la justice qui a infirmé les accusations de conflit d'intérêt qui lui avaient coûté sa place à la tête du gouvernement entre le 27 février et le 2 septembre 2020, pour cause de frictions avec Ennahdha et Qalb Tounes, accuse-t-il.


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