Algérie

Les partis attisent la braise


Sans atteindre l'ampleur de celle qui affecte le Liban, la crise économique qui sévit en Tunisie est de plus en plus sévère. En effet, les finances publiques sont au plus mal et nourrissent une vive préoccupation aussi bien du gouvernement que de la population dans son ensemble. L'envolée des cours de produits de base est telle que les gestionnaires n'ont pas d'autre choix que de la répercuter, dans une moindre mesure, sur un certain nombre de produits, dont le carburant qui a atteint des sommets.Outre qu'il faut faire face aux dépenses incontournables de l'Etat, celui-ci s'efforce, dans la mesure du possible, de protéger le pouvoir d'achat des catégories les plus vulnérables, dans l'attente d'un bol d'oxygène avec la confirmation par le conseil d'administration du FMI de l'accord d'octroi de 1,9 milliard de dollars fin décembre prochain.
La loi de finances 2022 a tablé sur l'hypothèse d'un baril à 75 dollars mais la donne a quelque peu changé avec des vrilles de 100 à 130 dollars au cours des derniers mois, de sorte que la Tunisie n'est plus en mesure de satisfaire que la moitié seulement de ses besoins. Aux dernières nouvelles, il faudra à l'Etat débourser quelque 8,2 milliards de dinars de compensation en 2022, quand les prévisions tablaient sur 2,9 milliards de dinars, ce qui revient à dire que le financement des besoins a quasiment triplé. Rien que pour les produits énergétiques, c'est-à-dire le pétrole, le gaz et l'électricité, la Tunisie a vu le coût grimper à 10,2 milliards de dollars contre la moitié avant la pandémie de Covid-19.
Le gouvernement instruit par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, a de ce fait donné la priorité aux importations de céréales dont le pays est fortement tributaire comme la totalité des pays arabes, d'ailleurs. La relative relance du secteur touristique dont on a vu, ces derniers mois, qu'il a effectivement retrouvé un regain d'activité au point que les établissements avouent un taux d'occupation de plus de 80% en moyenne, ne saurait suffire à elle seule à compenser le déficit accumulé. Plus inquiétant, la hausse du prix des carburants est loin d'être endiguée, malgré le mécanisme de régulation en vigueur et la spirale des augmentations successives qui hante les consommateurs depuis que les exigences du FMI ont été signifiées en ce qui concerne le passage à la vérité des prix pour la plupart des produits subventionnés.
Autant dire que les Tunisiens retiennent leur souffle même si l'UGTT et les partis politiques de tous bords, dont le Front de salut national et le Parti destourien libre, surfent sur la situation critique pour exprimer leur exigence d'un gouvernement capable de faire face à la crise que traverse la Tunisie. Ayant pour la plupart choisi le boycott des législatives du 17 décembre prochain, ils s'emploient à souffler sur les braises du mécontentement grandissant de la population, le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Hfaiedh Hfaiedh, ayant accusé hier le gouvernement de tenir un double langage.
«Un discours est promu à l'intérieur du pays mais c'est un tout autre qui l'est à l'étranger et dans les chambres noires. Nous sommes conscients des vraies intentions du gouvernement et il est nécessaire de mettre les choses au clair et de dire comment on va faire pour relancer l'économie, sans céder les acquis nationaux», a-t-il déclaré.
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