Algérie

Les partenaires sociaux partagés



Après plusieurs reports, la nouvelle date de la reprise des cours dans le secteur de l'enseignement supérieur a été arrêtée au 15 décembre prochain. Les préparatifs vont bon train, selon les responsables du secteur, mais à quelques jours de cette rentrée, les interrogations se multiplient et les préoccupations grandissent. Les partenaires sociaux se réuniront cette semaine avec la tutelle pour soumettre des propositions en vue d'assurer un retour normal aux activités pédagogiques.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir)- A mesure que cette date approche, l'incertitude gagne du terrain chez de nombreux acteurs de l'enseignement supérieur. D'aucuns jugent que la situation sanitaire est critique et qu'il ne sera pas aisé d'appliquer un protocole sanitaire strict au sein des facultés. Cela dit, en dépit des sérieux risques encourus, les représentants des étudiants et des enseignants se disent, pour la plupart, favorables à la reprise des cours.
Le ministre de l'Enseignement supérieur a, pour sa part, précisé que la rentrée universitaire demeure liée à l'évolution de la situation épidémiologique. La rencontre, qui regroupera les partenaires sociaux et la tutelle, portera sur le « scénario » qui résumera l'entame des cours. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) (aile Milat) est l'un des syndicats conviés à cette réunion. Son coordinateur national, Abdelhafidh Milat, a indiqué que ce rendez-vous n'est pas le premier du genre. « Comme lors de la précédente, cette nouvelle réunion se focalisera sur la mise en place d'un dispositif exceptionnel », a-t-il expliqué.
Cette rentrée universitaire est, selon lui, « singulière » et les mesures qui seront appliquées devront l'être tout autant. « Nous faisons face à une situation qui exige d'être accompagnée par des mesures inhabituelles afin que les cours puissent se dérouler en toute sécurité », précise-t-il.
Abdelhafidh Milat soutient, en outre, que les propositions du Cnes ont eu un écho favorable chez la tutelle. « Plusieurs de nos suggestions ont été prises en compte », déclare-t-il. Il citera, entre autres, l'enseignement à distance qu'il considère comme une alternative pour diminuer le flux des étudiants dans les universités.
La division des étudiants en groupes et l'aménagement des horaires de cours ont été d'autres propositions validées par le ministère de l'Enseignement supérieur, affirme le porte-parole du Cnes.
Abdelhafidh Milat a également indiqué que l'avantage actuellement, c'est que « l'année scolaire 2019-2020 est officiellement clôturée ». Il sera, par conséquent, plus facile de prendre en charge les nouveaux arrivants sur le plan pédagogique notamment.
Amine Chenine, l'un des membres d'une organisation estudiantine, estime, lui, qu'il est pour le moment « impossible de se projeter et de spéculer sur ce qui va arriver d'ici le 15 décembre ». Et pour cause, la situation sanitaire demeure, d'après lui, inquiétante.
Amine Chenine n'exclut pas d'ailleurs « un éventuel nouveau report de la rentrée universitaire ». Il dit tenir à ce que cette rentrée se fasse, mais « pas au détriment de la santé des étudiants et de tout le personnel ». Cette réunion permettra, sans doute, « d'y voir plus clair », a-t-il souligné.
Pour l'autre aile du Cnes dirigée par Abdelmalek Azzi, les appréhensions sont grandes. Bien que cette partie n'ait pas été invitée à cette réunion, ce représentant dit s'inquiéter du déroulement de cette rentrée si toutefois, précise-t-il, « elle a lieu ».
Il émet de sérieux doutes quant à « l'applicabilité et à l'efficacité» d'un protocole sanitaire aussi strict soit-il dans les universités. « Le souci des autorités n'est pas dans la date de la reprise mais « dans la gestion du flux des nouveaux bacheliers », estime-t-il, en ajoutant qu'il y a un risque de chevauchement l'année prochaine.
Par conséquent, « ils feront tout pour que l'année commence, peu importent les conditions », a-t-il insisté.
Abdelmalek Azzi fait, par ailleurs, remarquer que même en supposant que la reprise sera le 15 décembre prochain, « il est évident que les cours commenceront des semaines après ».
M. Z.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)