Les parlementaires font la diplomatie

L'Assemblée populaire nationale (APN) organise depuis hier à la résidence Djenane El-Mithak la première rencontre de son histoire dédiée à la «diplomatie parlementaire».  Les représentants de parlements, notamment français, italiens, turcs, suisses, syriens, tunisiens, égyptiens et d'Afrique du Sud ont pris part aux journées d'étude sur la diplomatie parlementaire et placées sous le thème triptyque «Paix - Démocratie - Coopération».  Durant cette rencontre qui s'étale sur deux jours et initiée par la Commission des affaires étrangères, de la coopération et d'émigration de l'APN, les parlementaires des différents pays tenteront de répondre à plusieurs préoccupations, notamment celle relative à la manière avec laquelle la diplomatie parlementaire peut concrètement et efficacement contribuer à la paix dans le monde, à la sécurité collective, à la coopération, aux processus démocratiques et aux progrès des peuples.  «Le monde d'aujourd'hui est marqué par de nombreux conflits et tensions dont l'impact se répercute manifestement sur les rapports entre les nations, leur civilisation, leur culture et leur religion, conflits qui sont aujourd'hui projetés au-devant de l'actualité internationale», a déclaré le président de l'APN Abdelaziz Ziari qui soulignera que dans ce contexte conflictuel, diplomatie et parlement ne peuvent que se compléter aux efforts de règlement des différends et des désaccords. Se mobiliser pour la paix dans le monde, contribuer à répandre l'idéal démocratique, promouvoir la coopération entre les peuples sont, selon Ziari qui proclamait l'ouverture officielle de la rencontre, autant d'objectifs dont la concrétisation repose sur les vertus du dialogue.  Il poursuivra en soulignant que les acteurs de la diplomatie parlementaire peuvent apporter une contribution précieuse à chaque fois que sont mis en péril les idéaux de la paix, de la justice, de la liberté, de la dignité et de la démocratie.  Abdelaziz Ziari, qui a tenu à préciser que la seule «diplomatie officielle» est celle qu'incarne le chef de l'Etat qui arrête et conduit la politique extérieure de la nation, fera savoir que l'objectif de l'APN à travers ses relations avec les autres parlements, c'est de coopérer en s'engageant sur des initiatives qui permettent une connaissance mutuelle, une coordination des actions et ainsi apporter son concours pour la stabilité des peuples du monde. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a assuré hier lors de son intervention que l'Etat ne ménagera aucun effort pour élargir ce «partenariat» avec les parlementaires. Le chef de la diplomatie algérienne, qui plaidera pour un dialogue serein dans le monde, expliquera à ce sujet que la diplomatie parlementaire peut peser lourdement sur les centres de décision d'un pays. Pour le président de la Commission des affaires étrangères au sein de l'APN, Abdelhamid Si Afif, le choix du thème de la rencontre n'est pas fortuit. Il résulte, selon lui, de la nécessité de réfléchir ensemble (gouvernement, opinions publiques et parlementaires) sur les voies et moyens d'impulser des visions à même de «rapprocher les peuples de la planète pour une réelle compréhension et un dialogue serein, sincère et fécond en vue de construire un avenir meilleur».  La diplomatie parlementaire, soutient Si Afif, se doit d'être en étroite adéquation avec la diplomatie de l'Etat et impulsée par le président de la République. A noter par ailleurs que le président de l'APN, en marge de la rencontre, a eu plusieurs entretiens avec les responsables de commissions parlementaires étrangères, notamment M. Salah Tabarki, président de la Commission des affaires étrangères à la chambre tunisienne des députés, ainsi que M. Umberto Ranieri, président de la Commission des affaires étrangères à la chambre italienne des députés, et M. Murat Mercan, responsable de la même instance parlementaire en Turquie.