Les parents désemparés

Inquiétude - Nous nous sommes rendus dans quelques établissements scolaires de la capitale et nous nous sommes rapprochés des parents d'élèves qui nous ont avoué être perdus face à cette nouvelle mesure.
Les avis sont partagés, il y a les mères travailleuses, qui ne peuvent plus rien gérer, et celles au foyer qui se réjouissent de récupérer leurs enfants un peu plus tôt. Pour les premières, ces nouveaux horaires leur causent des désagréments pour mener de front leurs carrières professionnelles. «Je n'ai pas travaillé depuis quatre ans. Maintenant que j'ai repris ma vie professionnelle en main je me retrouve confrontée au même problème qu'il y a quelques années, à savoir la garde de mon enfant. Je suis obligée de travailler durant ma pause-déjeuner pour pouvoir récupérer mon fils à 14h 30 et le garder avec moi au bureau.
Mais cette situation ne peut pas s'éterniser, car mon patron va finir par me faire la remarque», nous confie l'une d'elles. Une mère au foyer affiche, quant à elle, sa satisfaction. «Mon enfant rentre plus tôt à la maison, il est plus heureux. Il a le temps de faire une petite sieste, de jouer, de faire ses devoirs, de prendre sa douche. Tout cela tranquillement sans que je sois trop derrière lui.» Ces avis divergents ne semblent nullement inquiéter le président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, Ahmed Khaled, qui déclare :«On ne peut pas satisfaire tous les parents d'élèves.
Et puis les parents ne sont pas obligés de prendre leurs enfants à 14h 30. Ils peuvent les laisser à l'intérieur des établissements scolaires. Je voudrai également préciser que cette mesure ne concerne pas seulement la capitale mais tout le territoire national.
Il ne faudrait pas oublier le Sud et l'intérieur du pays, où les enfants ont une trotte à faire pour arriver chez eux. Il leur arrive même de rentrer à 17h ou même à 18h en parcourant 20 kilomètres à pied», nous explique-t-il. Pour Dihia, une mère de deux élèves à l'école primaire de Douéra, cette nouvelle mesure a complètement faussé les calculs, et des élèves, et des enseignants, et des parents «Pour les gens, cet allégement paraît des plus positifs et permet un répit de plus et un allégement pour les élèves. Mais croyez-moi ce n'est qu'un chamboulement de plus». En outre, ajoutera-t-elle, «le programme reste le même, et aucun impact sur le contenu, qui, faut-il le préciser, est d'une médiocrité absurde». «Dites-moi que devrais-je faire, moi, qui fais mes huit heures dans la fonction publique ' Je sors à midi, reprends à 13 heures pour ne sortir qu'à 16 heures. Mon mari également travaille dans la fonction publique. Alors de grâce que puis-je faire pour récupérer mes enfants '», dira en substance une autre mère de famille visiblement très préoccupée.
Elle ajoute : «Entre nous, j'ai combiné avec mes médecins pour avoir un arrêt de travail de quelques jours rien que pour remettre de l'ordre dans mon programme et essayer de trouver une solution pour mes enfants.».