Algérie

Les parents d’élèves interpellent Benbouzid à Oran



Alors que de partout s’élèvent des voix unanimes pour évoquer une rentrée des classes des plus catastrophiques, notamment dans le cycle moyen mais pas seulement, le ministre de l’Éducation nationale, M. Benbouzid, qui a été interpellé par des parents d’élèves au quartier Haï Yasmine, dont les enfants n’ont pas de livres et n’ont toujours pas perçu les 2 000 DA de primes pour les démunis, a soutenu tout le contraire hier à Oran. En effet, sur le terrain la réalité est éloquente : des élèves s’entassent à 40, voire même à 50 dans des classes ; des établissements du moyen ont jusqu’à 14 classes de 1re année avec 44 élèves par classe. Un “tsunami” qui a bien eu lieu, expression qu’avait utilisée en personne M. Benbouzid pour évoquer cette rentrée scolaire. Néanmoins, le ministre de l’Éducation nationale a, devant la presse, déclaré : “Je constate avec satisfaction que cette rentrée est plus facile que prévu, et je vois avec satisfaction que tous les élèves ont une place pédagogique.” Et d’ajouter : “La double vacation est en train de disparaître, le plan quinquennal va permettre à Oran de régler ses problèmes pour 30 ans.”
Pourtant, lors de sa visite qui l’a mené sur plusieurs sites des nouvelles zones d’habitations, le ministre de l’Éducation a eu à constater des situations difficiles qui lui ont été rapportées par des chefs d’établissement dépassés par les évènements. Ainsi, nombre d’entre eux ont dû rejoindre leur poste, alors qu’il n’y a pas de logements de fonction. Devant les faits, M. Benbouzid affirmera que son département a octroyé à la wilaya d’Oran 248 milliards de centimes pour réaliser des logements de fonction, une somme que le DLEP d’Oran, mis en cause, affirmera n’avoir pas en sa possession. Et le ministre de dire : “À l’avenir, aucun établissement ne sera réceptionné s’il n’y a pas avec des logements de fonction.” Par ailleurs, de nombreux logements de fonction sont actuellement occupés par des familles indus occupants ; le ministre reconnaissant que ce sont là des situations qui existent à l’échelle nationale, a tout de même exigé que “l’expulsion” de ces familles soit faite, sauf vraiment pour les cas où aucune solution de rechange n’est possible. À titre d’indication dans la wilaya d’Oran, 80 dossiers sont au niveau de la justice concernant les expulsions.
Le ministre de l’Éducation a encore découvert que nombre d’établissements scolaires comme à l’USTO, la cité AADL à Haï,Yasmine, Haï Sabah, notamment dans le primaire, avaient été réceptionnés sans chauffage dans les classes, sans réfectoire pour la cantine, sans salle de sport ou au moins de terrain de sport dans la cour. Plus grave, la qualité des travaux étant souvent catastrophique, montrant combien, dans l’urgence, il a fallu assurer la réception de ces établissements qui d’ores et déjà s’avèrent exigus, compte tenu de la population nouvellement installée. L’explication qui nous a été donnée est que la réévaluation des marchés n’a pas été acceptée ou est en attente, ce qui a fait que les entrepreneurs “ont grignoté” sur les salles de sport, etc. qui sont passées à la trappe. Cela a été vrai à Haï Yasmine qui accueille les familles relogées des Planteurs, qui sont toujours en attente de leurs livres, de leurs primes de scolarité. Innocemment, des enfants ont expliqué que c’est le matin même qu’un livre leur avait été donné. Là encore, le ministre péremptoire lâchera devant les responsables : “Si vous avez besoin de fournitures scolaires, de livres, demandez, je vous les donne. Il faut que, pour les Planteurs, la prime leur soit donnée, il faut des cantines dans les établissements et pas pour le centre-ville.”


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