Algérie

Les parents d'élèves dénoncent, le ministère de l'Education dément: Polémique autour des écoles coraniques



Alors qu'un mouvement de protestation secoue le secteur depuis mercredi, avec une grève des enseignants dans plusieurs wilayas, le ministère de l'Education nationale vient de se mettre à dos l'Organisation nationale des parents d'élèves (ONPE).En effet, des propos polémiques ont été prêtés au ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout, selon lesquels «les écoles coraniques et les zaouïas sont parmi les causes à l'origine des déperditions scolaires». L'organisation nationale des parents d'élèves s'interroge sur «les raisons réelles» ayant amené le ministre du secteur à faire une telle déclaration, la qualifiant de «fitna» et de «grave atteinte aux valeurs sacrées de l'Islam». Dans un communiqué rendu public jeudi, l'ONPE est allée jusqu'à qualifier les propos du ministre Mohamed Ouadjaout, de «crime que personne ne peut absoudre», au moment où «les écoles coraniques travaillent en complémentarité avec l'école publique en formant des élèves imbus des valeurs sacrées de l'Islam et, par conséquent, forger la personnalité algérienne authentique foncièrement attachée à sa religion», écrit l'organisation dans son communiqué, signé des mains de son président, Benzina Ali. Estimant que les propos prêtés au ministre sont «un appel à la fermeture des écoles coraniques et des zaouïas, ce qui constitue une grave dérive», selon l'ONPE, cette dernière dénonce «une volonté de détruire l'école algérienne et une grave atteinte aux valeurs sacrées de la société algérienne et son devenir, avec ces vaines tentatives de vouloir éloigner nos élèves de leur vraie valeur, fondatrice de l'identité algérienne», relève encore l'ONPE dans son communiqué. L'Organisation nationale des parents d'élèves dénonce une «situation aggravée par l'absence d'une méthodologie scientifique, ce qui nous conduit droit vers la destruction de l'école algérienne et le sacrifice de générations entières d'Algériens». Pour l'ONPE, il s'agit ni plus ni moins que d'une «violation claire de la Constitution et des valeurs sacrées auxquelles est attaché le peuple algérien», en appelant à l'intervention du président de la République et l'ouverture d'une «enquête approfondie sur ce qui se passe comme catastrophes au sein du secteur de l'Education nationale». Réagissant à cette grosse polémique, largement relayée sur les réseaux sociaux et les sites électroniques, le ministère de l'Education nationale précise, dans un communiqué publié jeudi, qu'en réponse à une question orale au Conseil de la nation, au sujet des causes réelles à l'origine des déperditions scolaires, le ministre a expliqué, avec des statistiques et des données techniques concernant les taux de déperdition scolaire, «mettant en cause surtout l'abandon de l'école par les élèves avant l'âge de scolarisation obligatoire de 16 ans, sans jamais viser les écoles coraniques ni les zaouïas», précise le ministère de l'Education dans son communiqué. «Les propos du ministre devant le Sénat ont été déformés et sortis de leur contexte», note également le communiqué du ministère, qui a mis en exergue «le rôle positif de ces écoles coraniques et zaouïas qui ont travaillé à récupérer un nombre importants de nos enfants exclus du système scolaire pour en faire d'excellents élèves». Le département de Mohamed Ouadjaout précise, enfin, que des contacts sont en cours avec le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, pour «trouver les mécanismes nécessaires permettant aux élèves des écoles coraniques et des zaouïas de poursuivre leur cursus de formation afin de leur permettre de passer les examens scolaires nationaux, au même titre que les élèves issus des écoles publiques», conclut le communiqué du ministère de l'Education nationale.


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