Les parcmètres indisposent des commerçants d'Alger

Le parc automobile à Alger est en voie d'explosion et s'approche de plus en plus du seuil de la saturation. Les autorités tentent, tant bien que mal, de gérer les encombrements et surtout trouver une solution aux insolubles problèmes de stationnement. Sur ce point précis, les pouvoirs publics ont entamé l'installation de plusieurs parcmètres. Ils sont apparus au début dans les quartiers par Dely Brahim et d'Alger-Centre. Les commerçants de la Rue Larbi-Ben-M'Hidi d'Alger-Centre et ceux de la rue Ahmed-Ouaked de Dely Brahim se plaignent pourtant de ces appareils destinés à enregistrer le temps du stationnement payant. Ils décrient même la décision des APC de tarifer le stationnement devant... leurs magasins. Pas très loin de la Grande Poste, un bijoutier ne cache pas sa colère. « On s'attendait à ça », laisse tomber ce propriétaire des lieux. « Si les autorités locales veulent faire fortune, il y a d'autres créneaux », a-t-il ajouté. Ce grand argentier est catégorique. Il compte parquer son véhicule à la place habituelle sans se soucier de la facture qu'il ne va pas payer. Un peu plus loin, devant un grand café qui fait l'angle, la grogne est plus tangible. « C'est avec surprise que nous avons reçu ça. Et ce n'est pas avec plaisir », balance un vendeur de produits artisanaux. « Pour nous, ce n'est pas justifié », a-t-il ajouté. Ce septuagénaire propose d'implanter ce genre d'appareils dans les grands boulevards et dans les nouvelles villes et les nouveaux quartiers. Idem du côté du café située en face l'APC. « Ces parcmètre vont faire fuir nos clients en pensant qu'ils vont payer une taxe », ironise le propriétaire des lieux. « Au lieu de récupérer les espaces perdus et de bâtir plusieurs parking, nos responsables recourent souvent à des solutions faciles » dit-il. « Plusieurs commerces de proximité ont besoin de cases de stationnement accessibles, gratuites » surenchérit un vendeur de vêtements. Il appréhende de voir les automobilistes aller vers d'autres boutiques, magasins et restaurants disposant de grands terrains ou l'on peut garer gratuitement. « Ça va faire fuir la clientèle » assure t-il. Une source de l'APC d'Alger centre confirme que « personne ne respecte ces appareils pour le moment. Ils sont presque inexistants même s'il figurent dans le paysage de la ville ». Il ajoute que l'APC est « en train de chercher une formule d'exploitation qui satisfasse dont tout le monde ». A Dely Brahim, un commerçant de restauration rapide évoque davantage les d'inconvénients de ces parcmètres que leurs avantages. « Ils vont pousser les gens vers les centres d'achats. On asphyxie le commerce dans les petites rues » déplore un commerçant de ce quartier huppé. Ils sont plusieurs à dénoncer ce nouveau mode de stationnement. Certains parlent déjà de la chute importantes dans les recettes.