Algérie

Les paravents du terrorisme israélien



Comme un radioréveil programmé, un automate au discours préenregistré, Walid Joumblatt a accusé la Syrie d'avoir tué Imad Moughnieh ! C'est sans conteste la réaction la plus incongrue que l'on ait entendue suite à l'assassinat à Damas du responsable militaire du Hezbollah. C'était si caricatural qu'on se demandait s'il ne fallait pas plaindre ce malheureux Walid Joumblatt, apparemment victime d'une compulsion maladive, d'une obsession monomaniaque qui consiste à voir la main syrienne partout. Officiellement, Israël se défend d'avoir commis l'assassinat. Mais à travers sa presse «bien informée», l'entité sioniste jubile et laisse entendre que le Mossad est bien l'auteur de l'opération. Joumblatt aurait pu être un peu plus avisé en faisant mine de s'inquiéter que le système policier syrien ne gêne que les opposants syriens et pas les agents israéliens. Car, c'est la question de fond: quelle est la légitimité d'un système sécuritaire qui, au nom de l'impératif de la sécurité nationale, bâillonne ses opposants mais n'empêche pas les vrais ennemis de la nation de commettre avec une grande aisance des opérations aussi lourdes ? On attend avec intérêt et un certain scepticisme de voir les «preuves irréfutables» annoncées par les officiels syriens sur la manière dont cette opération a été menée par le terrorisme israélien... De fait, cet aspect aurait été un excellent angle d'attaque pour Joumblatt. Mais, à l'évidence, il ne dispose plus d'aucune marge politique ou analytique: sa «mission» se résume à accuser systématiquement Damas et à disculper Israël qui, de manière faussement ambiguë, reconnaît pourtant être l'auteur de l'assassinat de Moughnieh. Si ce jeudi de tous les dangers pour le Liban s'est déroulé sans drame, on ne le doit certainement pas à des individus du calibre de Walid Joumblatt. L'assassinat de Imad Moughnieh, à la veille de la commémoration de l'anniversaire de celui de Rafic Hariri, a été très vraisemblablement calculé par Israël pour pousser le Liban vers l'implosion. Cet objectif a été manqué en dépit des discours incendiaires de Joumblatt et du phalangiste Geagea. Le second objectif est celui de l'intimidation du Hezbollah. Au vu de sa démonstration de force lors des funérailles de Imad Moughnieh ainsi que la réponse calme et déterminée du Cheikh Hassan Nasrallah, on peut considérer que l'attentat a produit un effet contraire à celui escompté. En agissant hors du théâtre habituel de la confrontation et en commettant un acte terroriste dans le sens plein du terme, Israël a donné le signal d'une escalade de la confrontation. Ce défi, le leader du Hezbollah l'a évidemment relevé en déclarant que si Israël cherche une guerre ouverte, elle l'aura. On sait que contrairement à de nombreux Etats et responsables arabes, Hassan Nasrallah ne parle pas pour ne rien dire. Dans la presse occidentale, on utilise des euphémismes en usant du métalangage des espions: ce ne serait «qu'une opération homo». C'est une agression terroriste et nul n'est surpris de voir le Hezbollah promettre une réponse. Elle sera fournie à l'heure et au lieu que la résistance libanaise choisira.


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