Les papys et les papas à la rescousse Face aux tâches ménagères croissantes

Bien rodée, bien prête à relever le défi durant tout le mois de carême, la femme algérienne parfois secondée par sa fille ou belle-fille, excelle dans la préparation des mets généralement réservés aux grandes circonstances. Tout en fouinant dans les livres de recettes, sur le net ou un échange entre connaissances, elle tente de mettre sur la table les mets les plus raffinés, les plus fous. Dans ce tourbillon de cuisson, le temps passe aussi vite que la lumière. En dépit de ses efforts et de son entrée pourtant « dans les temps » dans la cuisine, elle butte toujours sur les derniers gestes comme frire le bourek, cuire el matloô (galette), préparer les salades ou dresser la table. Là une aide supplémentaire est la bienvenue. Ce renfort est très ressenti principalement par les jeunes mamans seules ou en présence d'une belle maman âgée et/ou grabataire. Le mari qui habituellement se prélasse sur son divan devant la télévision, ne peut qu'être solidaire avec son épouse qui avec tout le courage du monde connaît des difficultés à mettre le tout sur la table au moment opportun. Ainsi, à l'approche du f'tour, des papas et des papys sortent les enfants. Les plus jeunes, âgés d'à peine quelques mois, retrouvent sérénité et tendresse dans des bras bien masculins transformés en un nid d'ange douillet et confortable. D'autres optent pour la plage à l'image de Hacène. Habitant un quartier donnant sur la mer, Hacène a scellé un deal avec sa femme : « J'accompagne mes enfants âgés de 4 et 7 ans, tous les jours à la plage pour qu'elle puisse préparer el matloô à son aise ». La tâche des papys généralement consiste à faire patienter les enfants pour leur éviter de se retrouver accrochés aux jupons des mamans affairées à finaliser la cuisson des plats ou encore à faire frire les bourek, à la dernière minute comme il est conseillé pour qu'ils restent chauds et croustillants. Les papys usent des jouets pour faire patienter le plus possible les chérubins. D'autres saisissent le temps de l'achat de l'incontournable zlabia ou kalbelouz, pour éloigner les enfants de la maison et spécialement de la cuisine et éviter à la maman de la nervosité supplémentaire. Ainsi, devant l'accroissement des tâches ménagères, les papys et les papas sont une véritable aubaine pour dégoupiller la soupape et faire chuter la pression.