Algérie

Les palestiniens victimes d?une « punition collective »


Drame humanitaire à Ghaza Au quatrième jour du blocus imposé par Israël, la bande de Ghaza était hier au bord de la crise humanitaire, après une nuit passée dans l?obscurité, sans électricité avec des détériorations subites des réseaux d?assainissement. Impossible hier d?entrer en contact téléphonique avec des habitants de Ghaza. Ce qui renforce encore plus cette impression d?une population coupée du monde, subissant ce qui est qualifié de « punition collective ». L?unique centrale électrique, qui a épuisé ses stocks de fuel et alimente notamment Ghaza-City, a cessé de fonctionner dimanche. Les hôpitaux ne procèdent plus qu?à des opérations d?urgence. Selon des responsables palestiniens et le Comité international de la Croix-Rouge cités par l?AFP, les hôpitaux de Ghaza ne disposent de carburant pour fonctionner que pour encore deux à trois jours. Les stocks de médicaments s?épuisent. « Nous avons quinze patients sous assistance respiratoire. Si l?électricité venait à être coupée, ils mourront », indique à l?AFP le docteur Fawzi Naboulsiyeh, directeur du service des soins intensifs de l?hôpital Al Chifa de Ghaza, principal établissement du territoire. Autour de lui sont alités des blessés touchés dans les récentes opérations israéliennes, sous respiration artificielle, les bras perfusés. « Nous avons cessé toutes les opérations qui n?étaient pas urgentes. Nous n?allons pas pouvoir tenir comme ça demain », explique Raëd Al Arini, un chirurgien de l?hôpital. Il prévoit une « catastrophe » si d?autres blessés affluent dans les prochains jours. « S?il y a d?autres opérations israéliennes, nous ne pourrons rien faire », affirme-t-il. A Ghaza, la plupart des échoppes, dont les boulangeries, ont baissé rideau. Les barques de pêche sont restées à quai. Les coupures d?électricité ont également perturbé le fonctionnement du réseau de distribution d?eau potable. L?organisation humanitaire Oxfam a mis en garde contre un « arrêt complet du réseau d?eau potable et des égouts qui n?est qu?une question d?heures », craignant l?apparition de maladies. Citant la compagnie des eaux de Ghaza, Oxfam indique que « 40% de la population, 600 000 personnes, ne disposent actuellement pas d?eau courante ». La Ligue arabe s?en remet à l?ONU Le Hamas a appelé hier la Ligue arabe à « astreindre » l?Egypte à ouvrir sa frontière avec la bande de Ghaza. Le terminal de Rafah entre la bande de Ghaza et l?Egypte est l?unique fenêtre du territoire de Ghaza vers le monde extérieur mais il est fermé quasiment en permanence depuis juin 2005. Au Caire, la Ligue arabe s?est résolue hier à demander une réunion du Conseil de sécurité de l?ONU pour examiner la question du blocus de Ghaza. Selon une résolution publiée hier à l?issue d?une réunion d?urgence des délégués, ces derniers ont décidé de « demander au Conseil de sécurité de mener une enquête internationale sur les crimes israéliens » commis contre les Palestiniens. Les délégués considèrent la bande de Ghaza comme « une zone sinistrée et lancent un appel pressant aux pays ainsi qu?aux associations arabes et internationales pour fournir une assistance au peuple palestinien ». Les représentants appellent « particulièrement les Etats-Unis à ?uvrer sérieusement pour arrêter l?agression israélienne et assurer une protection internationale au peuple palestinien ». Pas plus. Côté israélien, le Premier ministre Ehud Olmert a affirmé : « En ce qui me concerne, tous les habitants de Ghaza peuvent se déplacer à pied et manquer d?essence pour leur voiture car ils sont gouvernés par un régime assassin qui ne permet pas aux habitants du sud du pays de vivre en paix. » En d?autres termes, du pur chantage contre une population civile otage des violences israéliennes. Car en plus du blocus, l?Etat hébreu a multiplié les attaques dans la bande de Ghaza depuis le 15 janvier, faisant 37 morts. Le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, a accusé Israël d?avoir « condamné à mort » ce territoire. « La peine de mort à laquelle l?occupant a condamné la bande de Ghaza expose notre peuple à une mort lente à travers le renforcement du blocus et l?arrêt des fournitures d?électricité », a déclaré Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas. Le numéro un du Hamas, Khaled Mechaal, basé à Damas, a pour sa part lancé un vibrant appel à l?aide aux dirigeants arabes. « Vous êtes responsables devant Dieu pour chaque Palestinien qui meurt à Ghaza. Si vous ne soutenez pas les Palestiniens, Dieu et vos peuples ne vous pardonneront pas », a-t-il affirmé.
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