Les palestiniens solidaires Ghaza, ville algérienne

Avec la qualification de l'équipe nationale algérienne au second tour de la Coupe du monde qui se joue au Bresil, la nuit de jeudi à vendredi a été spéciale en Palestine occupée, particulièrement à Ghaza. Dès la fin du match, suivi massivement dans des dizaines de cafés de la ville dotés de groupe électrogènes (l'alimentation en électricité était coupé dans plusieurs quartiers de Ghaza), de nombreux citoyens ont déferlé dans les rues pour exprimer leur joie et leur total soutien aux Verts.Ils scandaient des slogans propres aux supporters algériens, portaient des tuniques de l'équipe nationale, arboraient des drapeaux algériens et dansaient. Les «One two three viva l'Algérie», «Maâk yal khadra» et «Bab El Oued echouhada» étaient entendus partout dans la ville qui, d'habitude, à cette heure tardive (une heure du matin) sombre dans le sommeil. Nabil, la quarantaine, vêtu de la tunique des Verts, les larmes aux yeux, exprime sa joie pour El Watan : «L'Algérie est mon amour éternel, les hommes y sont fiers et ils nous ont permis d'être fiers aussi.Ce qu'a realisé l'AlgErie aujourd'hui au Brésil est historique. Les guerriers du Sahara nous ont donné de la joie, alors qu'on est habitués à la tristesse, aux souffrances infligées par l'occupant israélien, au manque du simple nécessaire à une vie quotidienne normale. Regardez le nombre de gens dans la rue, ils ne font même pas attention aux bombardements aériens israéliens qui, depuis la disparition de trois colons en cisjordanie occupée, le 12 juin, surviennent presque quotidiennement, n'importe où dans la ville.Ce soir, Ghaza est une ville algérienne...» Les gens comme Nabil, qui ont vécu une grande partie de leur vie en Algérie qu'ils considèrent comme leur pays tout court, sont nombreux à Ghaza. C'etaient les plus heureux, les plus enthousiastes. «Je dédie cette victoire à tous mes copains du quartier des Trois Bâtiments à Ben Aknoun. Cela fait longtemps que je n'ai pas ressenti une telle joie. Ce soir, on oublie tout ! ll n'y a que la victoire de l'Algérie qui compte aujourd'hui et, Inch'Allah, on va ??manger'' les Allemands, on leur refera le coup de 82 ! Madjer, Assad et Beloumi n'ont pas disparu», nous a dit Hakim, un jeune avocat rentré en Palestine depuis 2010. Dans les voitures utilisant leurs klaxons à fond, des gens en famille aussi.Certains citoyens ont tenu à célébrer l'événement avec femmes et enfants. «L'Algérie nous a toujours soutenus sans rien demander en contrepartie. En plus ses enfants nous ont fait oublier nos tracas quotidiens avec cette victoire. J'ai voulu vivre cette joie avec ma femme et mes enfants.» «One, two, three» et un youyou strident ont alors retenti de la voiture d'Abou Malek, qui s'est arrêté au centre-ville de Ghaza où se sont attroupés les fans de l'équipe nationale et les amoureux de l'Algérie. La nuit a été longue, fatigante mais ô combien joyeuse. les Ghazaouis ont déjà pris rendez-vous pour le match contre l'Allemagne, un autre exploit qui fera exploser de joie et cette fois plus intensément encore la minuscule enclave palestinienne et le pays entier.