Il a fallu qu'ils annoncent l'accord entre le Fatah et le Hamas pour que les sourires se crispent et que se fassent jour des attitudes pour le moins incompréhensibles et, en tout état de cause, «inacceptables» comme ces mêmes Palestiniens ont décidé de les qualifier. A croire que l'accord en question mettait fin au statu quo devenu intenable car, se rend-on compte, les divisions interpalestiniennes servaient d'alibi et ce, d'autant plus que certains s'en servaient pour mettre face à face bons et mauvais Palestiniens. Aller à l'encontre de ce schéma, faux bien entendu, n'était pas sans risque pour les Palestiniens, alors même que leur accord pouvait lever les obstacles vers un processus de paix voulu par toutes les parties même s'il est critiqué dans son déroulement. Le Hamas n'a jamais dit autre chose et, en ce sens, il a même été encouragé à cesser son opposition et se lancer dans la politique, ce qu'il a fait avec beaucoup de réussite en remportant les élections législatives de 2005. La suite, tout le monde la connaît, avec des affrontements interpalestiniens et ensuite le blocus israélien imposé à Ghaza.
Ce n'est pas fini : la menace a été étendue à l'ensemble du peuple palestinien, puisqu'Israël a franchi, hier, un nouveau seuil dans sa politique de chantage afin de casser cet accord qui sera signé solennellement mercredi, au siège de la Ligue arabe. Il s'agit de la suspension d'un transfert de fonds à l'Autorité palestinienne, situant l'exact niveau des prérogatives de cette même autorité, autrement qu'elles sont nulles. Le ministre israélien des Finances, a déclaré avoir ordonné le report d'une rencontre prévue hier et consacrée au transfert de taxes dues à l'Autorité palestinienne et prélevées par Israël. Durant cette rencontre, les experts des deux camps devaient entériner le transfert à l'Autorité palestinienne d'une tranche de 300 millions de shekels (59,6 millions d'euros). L'explication, ou ce qui en tient lieu, est d'une incroyable aberration puisque pour Israël, les responsables palestiniens «doivent prouver que ces fonds ne vont pas alimenter une caisse commune dans le gouvernement qu'ils veulent former avec le Hamas».  Â
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Pour les Palestiniens, «ces fonds reviennent au peuple palestinien. Israël les collecte en prélevant une commission de 3%». Ce qui est déjà connu puisque de tels prélèvements suivis de transferts sont prévus par les accords d'Oslo de septembre 1993, tout en étant une «ingérence d'Israël dans les affaires intérieures palestiniennes». Ce qui n'est pas nouveau pour les Palestiniens, mais ce qui l'est moins, cette fois, c'est la détermination de ces derniers d'aller jusqu'au bout de leur logique de réconciliation, même si leur démarche déplaît. Aussi sont-ils appelés à respecter les principes du Quartette – Etats-Unis, Europe, Russie et
ONU –, ce forum informel mis sur pied en 2003 et qui s'était engagé pour la création d'un Etat palestinien en 2005. Un engagement qui n'a jamais été tenu. Quant aux principes mis en avant, Israël, relevait-on dès 2003, avait en quelque sorte décidé de s'y opposer en poursuivant sa politique de colonisation. Sauf que cette fois, la nouveauté a été introduite par les Palestiniens, créant une totale surprise.
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Posté Le : 02/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com