Algérie

Les ouvriers entament un mouvement de grève


Les protestataires dénoncent ce qu'ils qualifient de surexploitation de la part de leur employeur, avec, en contrepartie, des salaires de misère.Les broyeurs de la minoterie Les moulins Sidi Rached, filiale du groupe Smide à El Khroub, sont à l'arrêt suite à la grève observée, hier matin, par les ouvriers relevant d'un sous-traitant privé. Ces manutentionnaires au nombre de 26, se disent surexploités par leur employeur. Les salaires ne dépassent guère la barre des 12 000DA/mois, soit moins que l'ancien SNMG de 15 000DA relevé depuis à 18 000DA.
La somme de travail dépasse les normes. Celle-ci s'étale, selon eux, sur 6 jours sans aucune augmentation ni récupération des journées travaillées durant les périodes chômées. Le plus ancien contrat remonte à 14 ans et le plus récent est vieux de plus de 5 ans, ajoutent-ils, révoltés par ce qu'ils considèrent comme de l'esclavagisme.
L'allocation de la femme au foyer qui a été versée il y a à peine 6 mois est de 500 DA/mois. Toutes les sollicitations pour une intégration au sein de l'effectif permanent de l'unité n'ont pas eu d'écho.
Le responsable de la direction de l'unité que nous avons sollicité pour avoir son avis, après avoir accepté de nous recevoir, s'est rétracté.
Le représentant syndical nous a indiqué que cela relève de la direction générale, à Constantine. Entre-temps les grévistes en colère ne supportent plus « cette exploitation » avec des salaires de misère alors que les employés permanents perçoivent des salaires conséquents, dont le moindre est de 30 000 DA. Ces ouvriers à la pièce, c'est-à-dire payé au nombre de sacs chargés ou déchargés se disent «perdants». «L'employeur privé reçoit plus de la moitié du montant de la convention évalué à des dizaines de millions de centimes alors que nous, nous percevons des miettes», nous confie un ouvrier.
Ces manutentionnaires qui font tout, y compris les tâches des employés permanents, citent l'exemple des dernières intempéries où les chargements et déchargements ont été réduits suite au blocage des routes par la neige. « L'on en est arrivé à recevoir 10 DA par jour de travail en raison du nombre insignifiant de sacs chargés dans les rares camions qui se sont aventurés à la minoterie, laquelle remonte à l'ère coloniale et qui a été rénovée dans les années 1990», lance un ouvrier, père de deux enfants. «Un ouvrier a perdu ses doigts en chargeant des sacs de semoule», fait savoir, révolté, un ouvrier, qui dénonce «l'absence d'assurance pour les 26 ouvriers auprès de la Cnas», à laquelle, ajoute-il, «nous avons été déclarés tout récemment suite à notre protestation».
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