Algérie

Les ours polaires tentent de survivre au réchauffement climatique...à la nage



Les ours polaires tentent de survivre au réchauffement climatique...à la nage
On l’a vu, le réchauffement climatique, qui se traduit en Arctique par une accélération de la fonte des glaces, menace la survie des rois de la banquise. Un sombre constat partagé par de nombreux scientifiques. Bien plus fouillée que les précédentes expertises réalisées sur le sujet, une nouvelle étude de l’United States Geological Survey (USGS) et du WWF devrait ébranler la (petite) caste des sceptiques selon lesquels les plantigrades ne seraient pas véritablement en danger, en particulier parce qu’ils sont des nageurs-nés.

« Cette recherche est la première analyse qui identifie une tendance, sur plusieurs années, d’augmentation des distances de nage des ours polaires. Les précédentes recherches n’ont porté que sur des cas isolés », a ainsi décrypté Geoff York, membre du WWF et co-auteur de l’étude.

Des colliers GPS fixés sur soixante-huit femelles adultes ainsi que des images satellites ont permis aux chercheurs de suivre les ours polaires à la trace entre 2004 et 2009 et les premiers résultats de leurs investigations démontrent qu’ils font bel et bien partie des premières victimes de la hausse du thermomètre mondial.

les ours polaires menacés par le réchauffement climatique

Vingt ourses polaires ont en effet été contraintes, ce à cinquante reprises en l’espace de six ans, de nager sur des distances de plus de 50 kilomètres entre les mois de juillet et d’octobre, période de l’année où les glaces de mer se font de plus en plus rares. Chiffres considérables et inquiétants : les femelles ont parcouru en moyenne 177 kilomètres à la nage, généralement entre des zones de glaces intermittentes et la banquise, et comme on l’a évoqué il y a quelques semaines l’une d’entre elles a repoussé ses limites en nageant pendant 12 jours d’affilés sur une distance totale de 687 kilomètres (!) avant de rejoindre un bloc de glace. Ce périple, qui témoigne de l’étendue de la fonte des glaces, lui a de surcroît coûté la perte de son petit.

Les spécialistes ont également pu constater que sur onze des mères ayant parcouru de longues distances à la nage avec leur oursons, ceux de cinq d’entre elles n’ont pas survécu. Cela représente une mortalité de 45%, soit 27 points de plus que les petits restés sur terre ou sur glace durant ces six années.

Ces longues distances ont par ailleurs amené les ourses polaires à dépenser deux fois plus d’énergie que lorsqu’elles parcourent la banquise, ce qui pourrait au bout du compte nuire à leur capacité de reproduction, déjà altérée par les longues périodes de jeûne que leur impose la fonte des glaces (NDLR : les ours polaires se servent des plaques de glaces comme plateformes pour chasser). Sachant que la tendance ne semble pas prête de s’inverser, la calotte glaciaire ne cessant de s’éroder d’années en années, il y a de quoi envisager le pire.

Crédits photos : flickr - Jeff Kubina / U.S. Geological Survey



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