Algérie

Les Ouled Aïdoun revisitent leur histoire



Les Ouled Aïdoun revisitent leur histoire
Les hauts faits d'arme de la révolte de Ouled Aidoun ont été revisités, samedi dernier, à la salle Amina d'El Milia à l'occasion de la célébration du 143ème anniversaire de cette insurrection, dont les événements remontent au 14 février 1871.De prime à bord, c'est un jeune historien, natif de la ville d'El Milia, Abdelatif Soufiane, professeur d'histoire à l'université d'Oran, qui a invité les présents à se retremper dans le bain des riches événements historiques de cette révolte. Dans son intervention, le conférencier a dressé l'histoire des Ouled Aidoun, la plus importante des tribus de la région d'El Milia, qui avait été, précise-t-il, le dernier bastion pris par les français après la chute de Constantine. Dès 1851, cette tribu avait déjà décrété le Djihad contre ces conquérants pour ensuite mener la grande insurrection de 1871.Cette révolte, dont peu d'initiés connaissent les faits de son déroulement, avait une direction collégiale. Son but était de se rebeller contre l'autorité du pouvoir colonial qui venait de se mettre en place. Bien avant ces événements, les autorités du pouvoir Ottoman n'avaient presque aucune emprise sur les Ouled Aidoun, selon le conférencier. «Cependant, la révolte d'El Mokrani l'a quelque peu relégué au second plan dans les recherches effectuées par les historiens. Les faits indiquent que cette tribu a été le premier noyau de la ville d'El Milia. Avant, c'était la région d'Oued El Kébri, dont il étai question. Le premier assaut contre cette région remontait au 13 mai 1851 lorsque El Milia était gouvernée par ce qu'on appelait El Djemaâ (groupe). Ouled Aidoun était formée de trois grands Archs, qui sont les Ouled Kassem, Ouled Debbeb et Ouled Hanache, avant que la communauté formant ce dernier ne soit complètement massacrée ou déportée», notera-t-il.De son côté, Farid Boulkhodra, directeur de CEM et chercheur dans l'histoire locale, a indiqué, en marge de cette conférence, que la célébration de la révolte de Ouled Aidoun s'inscrit dans le cadre du souci de faire connaître l'histoire de la région, qui demeure, selon lui, encore inconnue. «Paradoxalement, ce sont les Français qui ont écrit sur cette histoire pour glorifier leur présence dans notre pays», déplore-t-il. Par ailleurs, il a fait part de son souhait de voir les autorités concernées prendre l'initiative d'établir des ponts de contacts avec les descendants des familles déportées en Corse et en nouvelle Calédonie, qui sont originaires de cette région. Aussi, il a appelé au jumelage de la ville d'El Milia avec celle de Bourail en Nouvelle Calédonie où s'étaient établis les descendants de ces familles.




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