Algérie

Les oubliés du vieux bâti



Il est des gens qui, par pudeur ou par fierté, refusent d?étaler leur misère et de dire haut leur souffrance, même s?il y a urgence. C?est au 26, rue Abdelaziz Kader que l?on a confirmé la grandeur d?âme de certaines petites gens de Souk Ahras, qui ne savent ni chicaner, ni solliciter les responsables ni encore moins appeler à la rescousse les partis politiques et les députés, qui étoffent les discours propagandistes. Six familles des plus anciennes de la ville vivent dans des conditions lamentables. Le plus jeune est un homme de 37 ans qui gagne honnêtement sa croûte dans une entreprise privée, sans parvenir à joindre les deux bouts, avec en plus les 1500 DA versés mensuellement, en contrepartie d?un semblant de logement, en l?occurrence une pièce, exiguë, sans lumière et sans aération, dans un immeuble accusant un état de décrépitude avancé que Salah Eddine nous fera visiter, avec la réticence d?une personne qui n?a pas pris le pli d?exhiber ses malheurs. Cette chambre, dénuée de l?essentiel, donne plutôt l?impression d?un entrepôt. « Je ne peux me permettre ni réfrigérateur, ni chauffage ni même une table dans un espace aussi restreint. L?hiver est pour moi synonyme de calvaire à cause de l?humidité et du froid ; mon fils, en bas âge, est actuellement chez mes beaux-parents avec sa maman. Nous risquons le pire à cause de la vétusté de la construction qui menace ruine », nous confiera-t-il, désespéré. Cinq autres familles, à l?instar de plusieurs autres habitants des vieilles bâtisses de l?ancienne ville de Souk Ahras, vivent dans les mêmes conditions et prient pour un geste salvateur dans un silence d?ermite.
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