Algérie - Les Orientales

Les Orientales ressuscitent le music-hall d’Algérie



Les Orientales ressuscitent le music-hall d’Algérie
Un récital chaleureux et plein d’amour. Sur scène : les Orientales, un groupe qui, après presque 5 années d’absence nous revient avec de nouveaux éléments mais un même esprit de générosité. Le groupe créé en 2002 à l’initiative du réalisateur et arrangeur Gil Aniorte Paz, petit-fils d’Espagnols d’Oran, qui a rassemblé des musiciens et chanteuses des deux rives de la Méditerranée, a donné un concert captivant lundi soir dernier à Alger.

Les Orientales, était à l’origine un groupe constitué de trois solistes, l’Algéroise Mouna Boutchebak, la Constantinoise Saleha Moudjari qui a grandi à Marseille, et Sylvie Aniorte Paz de Barrio Chino, Oranaise-espagnole. Mais pour la soirée ramadhanesque de lundi soir, c’était la voix profonde et subtile de la chanteuse algérienne installée en France, Samira Brahmia, qui s’est unie au timbre de voix chaleureux et coloré de Sylvie Aniorte Paz, pour un spectacle sensationnel à l’auditorium du théâtre de Verdure.
Le tout pour rendre hommage au music-hall d’Algérie. L’entrée sur scène des deux artistes a tout de suite plongé la salle archi-comble dans une ambiance festive. «Ahllan wa wahlan, whlan bicom» en guise de prélude.

Après quoi elles salueront leur public majoritairement composé de dames, faut-il le souligner, de façon spontanée et joviale. «Pour vous faire voyager ce soir, on puisera dans le répertoire algérien pour vous offrir un mélange d’émotions, d’amour et d’amitié… franco-arabe !» dira d’une voix transparente Sylvie qui ne cessera ensuite d’associer les personnes venues les écouter et de communiquer avec elles. Avec parfois de l’humour, d’autres fois de la solennité mais toujours dans une authenticité remarquable. Place ensuite à quelques-uns des plus grands succès de la musique algérienne, Chilet Layali, Ana fi El houb ou encore Ana Loulya que les deux chanteuses interpréteront harmonieusement en polyphonie au rythme du «tbel» qui vibrera longtemps entre leurs mains.

Elles chanteront ensuite en solo chacune un titre qui les représente bien, d’abord Sylvie qui interprétera une chanson composée avec son frère célébrant un fleuve d’Andalousie, Wad el kebir, avec des sonorités espagnoles et des vocalises entraînantes. Ensuite Samira, qui impressionnera l’auditoire avec ses prouesses vocales et sa capacité incroyable à transmettre de l’émotion, en chantant Laylaha ila allah, al’hbib a rassoul allah. Les deux chanteuses ont tenté d’associer le public dès le début de la soirée mais n’ont réussi à le faire qu’à la fin où l’enthousiasme et les youyous ont fait des ravages.

Elles interpréteront plusieurs autres chansons, d’amour, notamment en hommage à Lili Boniche avant de clore la soirée en célébrant Alger en chansons. «Une musique universelle, une musique de cœur», comme a tenu à le souligner Sylvie. «Une musique qui transcende les problèmes de visa pour braver les frontières.» Le tout avec une parfaite maîtrise de la scène et tellement de prestance en cette soirée. Un moment de pure générosité… à saluer.


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