Algérie

Les organismes publics se suffisent des registres de doléances à Constantine pour s'enquérir des attentes des administrés



Les organismes publics se suffisent des registres de doléances à Constantine                                    pour s'enquérir des attentes des administrés
Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

Un registre de doléances et un guichet d'information qui informe peu. C'est le matériel de base disponible au sein des administrations publiques. Les citoyens y ont recours pour apaiser leurs tracasseries. Néanmoins, la communication demeure le maillon faible au sein des organismes publics locaux quoique que le ton de modification ait été donné il y a plusieurs mois en vue d'échanger des renseignements objectifs entre administrés et administrateurs. A chaque changement opéré à la tête des régies locales, c'est le même ton, voire la même promesse qui est lancée pour aspirer à des conversions dans les mentalités. «Nous cherchons à faciliter la tâche aux citoyens pour répondre à leurs attentes et interrogations sur de multiples préoccupations sans qu'ils aient à protester une fois en face des guichets», avoue un gestionnaire au niveau de la municipalité.A vrai dire, les postes destinés à l'information et à la récolte des doléances de la population existent en tout secteur à Constantine. Ce qui fait défaut, cependant, c'est le manque de tact. «Il est facile de laisser un registre de doléances à portée des citoyens. Mais toutes les remarques qui y sont consignées et jusqu'à preuve du contraire n'ont pas connu de réactions. Ce qui amène à dire que la communication au sein de nos administrations est loin d'être le point fort des responsables», confie un résident local. Depuis la grogne de l'hiver passé, l'accès aux diverses sources d'orientation a été facilité. Un élan qui n'a pas été maintenu de l'avis de la plupart de la population rencontrée aux entrées des postes, des APC et autres secteurs prestataires de services. Le mépris a la peau dure. Une fois l'orage passés ce sont les traditionnelles pratiques latentes qui minent les organismes. Même les journalistes locaux éprouvent des difficultés à accéder aux informations somme toute élémentaires se rapportant à leur région. Il faut faire preuve de beaucoup d'acrobatie pour dénicher des éléments constituant la pierre angulaire de leurs investigations. Que dire alors du simple citoyen soucieux de retirer un document ou s'informer sur un quelconque sujet ' Si l'on excepte les corps constitués et le SAMU qui répondent présents à chaque sollicitation et alertes manifestées par les citoyens, il n'en est pas de même pour les autres organismes. «Je cherche à renouveler mon livret de famille. On me demande de me procurer un document vierge à l'extérieur. C'est aberrant», s'insurge un homme à proximité de l'antenne communale du centre-ville. Et ce n'est pas la première personne qui est en butte à ce genre de problème. Pour en savoir plus sur cette anomalie, personne n'a été en mesure de nous fournir des arguments valables. Toutefois, si l'on s'en tient aux discours des décideurs, le citoyen n'aura plus à «trop se casser la tête» devant les services d'orientation et de renseignements. Que nenni ! Le dernier constat fait sur le terrain vient confirmer la faiblesse qui gangrène le milieu administratif au grand dam des citoyens.Certes, les portes leur sont ouvertes, mais le concret et la prise en charge effective y font cruellement défaut. «On essaye de guider les citoyens selon le degré de leurs facultés. Mais parfois il ne faut pas oublier la hargne avec laquelle ils se présentent pour demander un quelconque service. Franchement, c'est difficile de gérer des mentalités quand bien même la personne est dans son tort. Celle-ci récuse la raison», déplore un agent municipal. Il est souvent mis à l'indexe les défaillances au niveau des antennes communales dès lors que le rush y est permanent, bureaucratie oblige, devrions-nous dire. Néanmoins, certains offices sont aussi touchés par ce phénomène «anti-communicationnel». Banques, postes et télécommunications malmènent souvent les populations pour un simple relevé bancaire. En définitive, la nouvelle gouvernance promise par les pouvoirs publics pourrait apporter des solutions pour le moins communicationnelles en attendant d'alléger les maux de la société dont celui qui n'est pas le moindre : le mépris devant les guichets.


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