Algérie

Les organisations patronales en grand gagnant Le gouvernement met en avant la productivité et l'équilibre budgétaire



Les organisations patronales en grand gagnant                                    Le gouvernement met en avant la productivité et l'équilibre budgétaire
Censée être à forte teneur sociale pour satisfaire les grandes espérances que nourrit le monde du travail, dans un contexte d'apaisement voulu par les décideurs, la 14e tripartite, dont les travaux se sont étalés sur la journée d'avant-hier et toute la nuit d'hier, aura finalement fait surtout la part belle à l'entreprise et aux organisations patronales.
Les représentants du patronat ont d'ailleurs été unanimes à louer les décisions arrêtées à l'issue de cette rencontre qui, au final, a mis l'entreprise au c'ur de la feuille de route économique tracée pour les quelques prochaines années. Même le secrétaire général de la centrale syndicale, venu pourtant avec de grosses revendications à faire valoir au profit des salariés et des retraités, a, en définitive, épousé la thèse conditionnant toute véritable évolution des salaires à la productivité de l'entreprise et de l'économie nationale dans son ensemble.Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Rédha Hamiani, n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction à cet égard, déclarant à la fin de la tripartite qu'il y a lieu «de se féliciter de la qualité des recommandations» sur lesquelles ont débouché les négociations, tout en louant «l'attitude responsable» dont a fait montre l'UGTA.
En fin de compte, ni révision à la baisse de l'impôt sur le revenu global (IRG), ni abrogation du fameux articles 87 bis définissant le calcul du salaire minimum garanti (SNMG), ni augmentation conséquente de celui-ci ; le tout pour ne pas grever les finances de l'Etat et surtout celles des entreprises. Ces dernières sortent, en ce sens, doublement gagnantes, bénéficiant à la fois de moult mesures de facilitation et d'encouragement et ne cédant que sur le plancher des revendications portées par l'UGTA, soit une revalorisation minimale de 20% du SNMG.
IRG et article 87 bis : des revendications jugées intenables
Les revendications de baisse de l'IRG et d'abrogation de l'article 87 bis, scandées ces dernières semaines tels des slogans par la centrale syndicale, se sont vite heurtées à la réalité peu reluisante d'une économie nationale trop fragile sans les recettes pétrolières. «Il ne faut plus réclamer la moindre baisse d'impôt à l'Etat qui n'arrive déjà plus à couvrir plus de la moitié de ses salaires par les ressources de la fiscalités ordinaire et qui accorde déjà tant d'avantages fiscaux à l'investissement», a fait comprendre en ce sens le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
L'IRG, faut-il préciser, constitue une source essentielle de recettes de fiscalité ordinaire, soit quelque 25%, selon les chiffres du ministre des Finances. C'est pourquoi l'éventualité de sa révision à la baisse est complètement écartée comme le confirment les conclusions de la tripartite. De même, l'abrogation de l'article 87 bis, même si le gouvernement s'engage à y réfléchir, ne semble guère être une hypothèse soutenable pour le monde de l'entreprise. En guise d'argument, le Premier ministre a tout simplement invité les uns et les autres à mesurer les incidences que pourraient avoir une redéfinition du calcul du SNMG sur la santé financière d'une entreprise restructurée et affichant une forte masse salariale.
Des mesures en faveur des PME
De nombreuses mesures visant à améliorer l'environnement de l'entreprise, à soutenir la création d'emplois, le développement de la PME et la promotion des exportations hors hydrocarbures, ont été décidées à l'issue des travaux de la tripartite. Dans cet ordre d'idées, le Premier ministre a d'abord précisé que les décisions entérinées lors de la tripartite économique de mai dernier ont déjà connu un début de mise en exécution, suite aux recommandations formulées par les groupes de travail installés à cet effet. Il s'agit, en ce sens, des dispositions liées au financement des importations des intrants des entreprises de production, du rééchelonnement des dettes bancaires des PME en difficulté financière et de la bonification des crédits d'investissement pour les entreprises de ce même segment.
Selon Ahmed Ouyahia, le processus de rééchelonnement des dettes bancaires des PME en difficulté a été entamé par les banques publiques, qui ont déjà pris en charge «au niveau de l'étude» près de 200 dossiers, alors que 70 autres sont à un stade de traitement avancé. Aussi, il est prévu dans le même contexte un rééchelonnement des dettes fiscales des PME au cas par cas, avec notamment l'octroi d'un différé de paiement d'un ou deux ans et l'annulation des pénalités d'assiette de recouvrement au profit de cette catégorie d'entreprises.
Au demeurant, il a été décidé d'engager un allégement des procédures de délivrance du certificat de qualification et de certification des entreprises de bâtiment, ainsi que de celles liées à l'obtention du permis de construire. S'agissant enfin de promouvoir les exportations hors hydrocarbures, le gouvernement prévoit, entre autres mesures incitatives, la prise en charge des frais de labellisation des produits agricoles exportés. En définitive, le gouvernement, après avoir été prodigue, semble s'orienter vers davantage de prudence budgétaire, en proposant toutefois des options aux résultats trop incertains pour combler les déficits sociaux et assurer un rattrapage du pouvoir d'achat.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)