Algérie

Les organisations patronales dénoncent «la politique du fait accompli» Réunion ABEF-Patrons sur le rééchelonnement de la dette



Après le mécontentement des présidents des organisations patronales et des chefs d'entreprise face aux ambiguïtés caractérisant l'application du rééchelonnement de la dette des entreprises privées, l'Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef) a décidé de réagir.
Cet organisme a invité, demain, les représentants des organisations patronales à une rencontre «d'information et de clarifications sur le mécanisme de traitement de l'endettement des entreprises en difficulté».
L'ABEF ambitionne d'informer les concernés sur le fonctionnement et leur donner plus d'explications sur ce mécanisme mis en place à l'issue de la tripartite du mois de mai dernier. Ce sommet patronat-ABEF intervient dans un contexte particulier marqué par une grogne généralisée suscitée par les chefs des organisations patronales lors de la tripartite du 29 septembre dernier.
Ces derniers ont interpellé le premier ministre sur le flou qui caractérise l'application de cette mesure prononcée depuis mai dernier. Une mesure qui n'a jamais atteint les résultats escomptés en dépit d'une instruction ferme du premier ministre Ahmed Ouyahia sur l'effacement de la dette. Auparavant, les patrons avaient dénoncé le blocage de ce dossier dont le traitement se faisait en catimini.
«Toutes les conclusions de la tripartite de mai dernier ont été prises en charge dans le cadre des groupes de travail où les représentants des organisations patronales étaient directement impliqués. Ça a été le cas notamment du dossier de la fiscalité, traité dans la transparence totale. Il n'y a que ce groupe de travail consacré à la dette des entreprises privées, principale revendication des patrons, qui n'a pas été examiné, selon les règles arrêtées», ont-ils précisé.
Pour eux, la convocation à cette réunion signifie que le secteur bancaire, premier concerné par l'application de cette mesure, reconnaît sa défaillance flagrante et son non-respect des résolutions du rendez-vous de mai dernier. «Il y a eu non-respect des directives de la tripartite, notamment son article 8 où il a été clairement dit que les travaux doivent se faire en tripartite et non en bipartite.
Le dossier de rééchelonnement de la dette a été examiné exclusivement entre le trésor et l'Abef en l'absence des entreprises». Les organisations patronales s'interrogent sur l'intérêt de leur participation à cette réunion. «C'est trop tard. Le mécanisme a été déjà mis en place et les dossiers des entreprises concernées ont été déjà validés ; alors, à quoi peut servir notre participation à cette réunion une fois que le jeu a été clos», se demandent-elles.
Les patrons estiment qu'ils sont mis devant le fait accompli en l'absence de concertation depuis le début du processus, ce qui réduit la crédibilité de l'application de ces décisions. Il est à noter que la décision d'Ouyahia évoquait un effacement total de la dette des entreprises privées en difficulté. Lors de l'application, les entreprises ont été informées que l'effacement concerne 50% des intérêts seulement et qu'une liste de 50 entreprises a été déjà arrêtée sur la base des demandes qu'elles ont formulées par le passé.
Les patrons ont d'ailleurs dénoncé le manque de transparence dans la gestion de ce dossier et exigé la publication des noms des entreprises qui ont fait l'objet de règlement de situation avec précisions sur les critères retenus dans ce processus.


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