«Les organisateurs de la CAN méritent notre reconnaissance»

Après le succès du Sept national à la récente CAN, qui s'est déroulée à Alger, le directeur technique national du handball algérien, Habib Kheraïfia, a accepté de nous parler du devenir de ce sport.Quelles conclusions avez-vous tiré après la CAN 'Compte tenu de sa préparation, que je considère comme insuffisante, l'équipe nationale masculine a dépassé ses objectifs. Peu de gens l'attendaient à une telle hauteur. Elle a réussi au-delà de nos espérances. Concernant l'organisation de cette CAN, sa prise en charge a nécessité un engagement total de toute la famille du handball algérien sans pour autant mettre sous silence la grande participation du MJS. Tous ceux qui ont ?uvré à la réussite de cette compétition sont à féliciter. Ils ont contribué à placer cet événement dans les conditions d'une compétition d'un niveau mondial. N'ayant souffert d'aucune réclamation, ces responsables de commissions et leurs collaborateurs méritent l'expression de notre reconnaissance qui devrait se manifester par une récompense matérialisée par une contre-partie financière de la part des responsables du Cocan. Vous attendiez-vous à l'ambiance qui a marqué la CAN 'Cela nous a rappelé le bon vieux temps. Aucune grande compétition de handball qui s'est déroulée à la salle Harcha-Hacène n'a vu son public lui faire défaut. Il s'agit, en grande partie, d'un public jeune qui sait créer une ambiance des grands jours. La gratuité de l'entrée nous a gratifiés d'un public venant de plus en plus nombreux dès les première heures de la matinée. Le jour de la finale, les tribunes étaient pleines dès 10h. C'était merveilleux. Que pouvez-vous nous dire sur les résultats des deux équipes nationales 'Chez les messieurs, j'avais, dès le tirage au sort, déclaré que l'accès en finale n'était pas impossible. C'était, d'ailleurs, notre objectif car il nous permettait d'obtenir la qualification au Mondial de 2015 au Qatar. Pour ce qui est du parcours de cette équipe nationale messieurs dans cette CAN, son second match, contre la RD Congo, nous a quelque peu inquiétés. Cependant, cette confrontation nous a bien servi car elle a provoqué un réveil psychologique et une prise de conscience de la part de nos joueurs qui s'étaient permis quelques erreurs suite à leur facile succès face à un Nigeria assez faible. Ce match devant la RD Congo nous a valu, par la suite, de réaliser un parcours sans faute et une exceptionnelle finale. Il n'y avait qu'à voir le gardien de but Slahdji, qui a réalisé une CAN exceptionnelle. Il a été l'un des grands artisans du sacre. Les autres joueurs ne sont pas à négliger, de Berkous à Boudrali, en passant par Boukhmis. A propos de Boudrali, il a fait une prestation défensive en finale tout à fait exceptionnelle en contrecarrant l'un des meilleurs pivots du monde, à savoir Issam Tedj. Je dirai que tous ont été à la hauteur de leur tâche. Pour ce qui est de l'équipe féminine, je pense que le niveau technique des équipes qu'elle a rencontrées était relevé. Après une première phase très prometteuse, une qualification à la finale était envisageable avec en prime, une participation au Mondial. Le match face à l'équipe de la RD Congo, en demi-finale, n'a pas été à la hauteur de la remarquable prestation effectuée par nos filles lors du précédent match avec cette même formation. Il faut noter que toutes les équipes, surtout celle de la RD Congo, n'ont fait que s'améliorer au fil des rencontres. A mon avis, notre équipe était beaucoup plus préoccupée par un problème extra-sportif que par le volet technique. Le handball féminin a du mal à trouver ses repères..Notre handicap, à ce niveau, est dû principalement à la disparité du niveau technique de notre championnat national et au déficit physique des joueuses. A l'inverse des messieurs, où le Maghreb domine la compétition masculine, chez les dames, la suprématie revient aux pays subsahariens. Après l'hégémonie de l'Angola avec ses 11 titres continentaux dont 6 de suite, la Tunisie a réussi à bousculer cette hiérarchie grâce, d'abord, à ses joueuses évoluant à l'étranger et aussi au merveilleux public de la salle Harcha qui l'a fortement soutenue. Comment peut-on maintenir le niveau du handball ' La primauté revient à l'élévation du niveau technique de la compétition nationale. Un programme pluriannuel de nos équipes nationales sera établi avec des orientations physiques, technico-tactiques, psychologiques uniformisées pour passer à une dimension supérieure. La création d'un centre de préparation des équipes nationales, à l'instar du football, est plus que nécessaire. Comment comptez-vous relever le niveau de la compétition nationale ' Trois principaux axes de travail s'imposent. Il faut impérativement passer par la réduction du nombre d'équipes de la division nationale 1. Cette pléthore d'équipes est la cause du marasme que la discipline a vécu. Il faut, ensuite, que nos équipes de clubs et nos différentes équipes nationales participent à des tournois internationaux de haut niveau en Algérie ou à l'étranger. Il faudra, enfin, que les clubs aient des équipes dans toutes les catégories, garçons et filles. A la veille de la CAN, un appel à candidature a été lancé pour des postes techniques au sein de la FAHB. Les choses ont-elles évolué 'L'initiative a suivi son cours avec la réception des dossiers de candidature. Après l'étude de ces derniers, la liste aux différents postes a été établie et présentée au bureau fédéral, le 4 janvier dernier. Il y a urgence car les échéances des U21 et U19, qui disputeront leurs CAN, qualificatives aux Mondiaux 2015, en mars 2014, approchent à grands pas. J'ajoute qu'il y a insuffisance du nombre de postulants dont beaucoup ne répondent pas aux critères que nous avions fixés, à savoir le diplôme supérieur, l'expérience comme joueur et entraîneur. L'option des entraîneurs étrangers est-elle toujours envisageable 'Elle est toujours d'actualité d'autant plus que notre souci est de renforcer les staffs techniques des différentes équipes nationales. Cela doit nous booster. Nous devons être conscients qu'il est plus facile d'arriver au haut niveau que de s'y maintenir. Capitaliser ce résultat acquis est un énorme challenge.Quel sera l'avenir des staffs techniques des équipes nationales messieurs et dames 'Concernant l'équipe nationale messieurs, j'estime qu'il est légitime, dans un premier temps, de laisserl'entraîneur en poste décider lui-même de son intention de rester ou de partir.Pour ce qui est de l'équipe nationale dames, le poste d'entraîneur national est actuellement vacant car la mission du staff était précise. Elle ne l'engageait que pour la période de la CAN.Dans tous les cas de figure, les staffs doivent être renforcés. Actuellement, les staffs techniques de beaucoup d'équipes nationales dans le monde sont à plus de 10 collaborateurs, mais pas chez nous.