Algérie

Les Oranais vivent au rythme des coupures prolongées de l'AEP: Que cachent les pannes répétitives dans la station d'El Mactaa '



L'approvisionnement en eau a été rétabli samedi dans l'ensemble des zones touchées durant plusieurs jours par une coupure prolongée suite à une panne dans la station de dessalement d'El Mactaa, mais les Oranais ne doivent pas se réjouir pour autant. Ils risquent de vivre, dans les prochains mois, au rythme des coupures fréquentes d'eau si aucune solution fiable et définitive n'est envisagée pour sécuriser l'AEP dans la deuxième grande ville du pays.Que cachent les pannes répétitives dans la station de dessalement de l'eau de mer (SDEM) d'El Mactaa ' Après l'épuisement des stocks des barrages de Chélif et de Kedara, qui alimentaient le transfert MAO, cette station demeure aujourd'hui la seule source d'eau pour la zone orientale de la wilaya. Le problème est que cette station, qui a coûté près de 500 millions de dollars au Trésor public, tombe souvent en panne et ses «arrêts techniques» deviennent fréquents et prolongés.
Depuis sa mise en service en juillet 2016, cette structure qualifiée de méga-station de dessalement de l'eau de mer n'a aucunement atteint sa capacité de production optimale estimée à 550.000 m3. Son pic de production n'a jamais dépassé les 85% en quatre ans. Bien au contraire sa production a baissé à 70 puis 60 et enfin 50% fin octobre dernier avant de s'arrêter durant plusieurs jours. «La production de cette station est toujours instable. Au pic de sa production, elle a produit 460.000 m3/jour, mais ce volume n'était pas totalement destiné à approvisionner de la ville d'Oran. Ses capacités de production ne cessent de se réduire de mois en mois en raison de contraintes techniques. Il s'agit essentiellement de problèmes d'entretien et de logistiques. En période normale, elle peut fournir 200.000 mètres cubes pour une partie de la wilaya. Le déficit de la production de cette station était comblé par l'eau des barrages de Mostaganem, mais après l'épuisement des stocks stratégiques des barrages en raison du taux élevé de vaporisation et la progression de la consommation, la situation devient critique», confient des sources bien informées dans le secteur de l'eau à Oran.
Le jugement de responsables de la direction des ressources en eau et de la société de l'eau et de l'assainissement (SEOR), que nous avons interrogés, est sans appel : cette station de dessalement n'est pas une source «fiable» pour approvisionner Oran et ses périphéries. Cette station qui est supervisée par le ministère de l'Energie et des Mines nécessite en fait un «plan d'entretien permanent» piloté par une main-d'?uvre qualifiée. Le procédé industriel d'osmose inverse adopté pour la désalinisation de l'eau de mer est une solution certes efficace, mais coûteuse. La filtration par osmose inverse de l'eau de mer exige en fait le remplacement régulier des membranes et autres équipements industriels qui sont importés de l'étranger. Un budget d'équipement est nécessaire pour le fonctionnement de cette station.
Le chef de l'exécutif, qui a été averti par ses proches collaborateurs, s'est déplacé jeudi dernier dans cette station pour s'enquérir de la situation dans cette infrastructure qui a coûté des sommes faramineuses au Trésor public, mais sans jamais donner entière satisfaction. Il a ainsi instruit fermement les responsables de cette station de relancer la production dans les plus brefs délais, mais pour les connaisseurs du secteur de l'eau à Oran, la sécurisation de l'approvisionnement en eau de la wilaya ne peut aucunement être garantie par les seules semonces.


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