Les opposants interpellent la Ligue arabe

Depuis mi-mars, début de la révolte  contre le régime du président Bachar Al Assad, cette ville vit au rythme tragique des manifestations. Récemment, des affrontements meurtriers entre l’armée et des déserteurs se sont déclenchés pour ne plus s’arrêter. «Depuis tôt ce matin, le quartier de Baba Amro» à Homs «est assiégé et sous la menace d’une invasion militaire de la part d’une force estimée à 4000 soldats», a indiqué le CNS dans un communiqué et repris par l’AFP. «Cela s’ajoute au bombardement continue de Homs qui dure depuis des jours», est-il ajouté. Le CNS demande aux observateurs de la Ligue arabe de se rendre «immédiatement à Homs, notamment dans les quartiers assiégés, pour remplir leur mission». Il les appelle  aussi à se rendre dans «tous les points chauds en Syrie» ou «de mettre fin à leur mission s’ils ne peuvent pas la mener» convenablement. Les mêmes opposants poursuivent : «Nous tenons pour responsables la Ligue arabe et la communauté internationale pour les massacres et le sang versé commis par le régime.»  De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a déjà exhorté samedi les représentants de la Ligue arabe à se rendre «immédiatement» à Homs, après la mort le même jour de quatre civils «portant des traces de torture». Une délégation de la Ligue arabe est arrivée, jeudi à Damas pour préparer la mission d’observateurs de ladite organisation. Selon le chef de la délégation, Samir Seïf Al Yazal, adjoint du secrétaire général de la Ligue arabe, ces observateurs seront «plus de 50 experts arabes dans différents domaines, notamment politique, droits de l’homme, militaire». Qui est l’auteur des attentats suicide de Damas ' A son tour, Damas a qualifié samedi de «positive» une rencontre entre cette délégation et le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Al Maqdad, a signé lundi dernier au Caire un document arabe pour la protection des civils, qui prévoit le déploiement de ces observateurs.  Par ailleurs,des milliers de personnes ont pris part samedi aux funérailles des 44   personnes tuées la veille dans des attentats suicide, sans précédent depuis le  début de la révolte en mars, perpétrés contre des locaux des services de sécurité à Damas. Damas ont vu «la main d’Al Qaîda» derrière ces attentats. Les Frères musulmans ont accusé le régime Al Assad de les avoir «mis en scène» «afin de détourner l’attention» des observateurs arabes «des manifestations   hebdomadaires». Ils ont aussi accusé les autorités syriennes d’avoir «fabriqué de toutes pièces» un communiqué des Frères musulmans à travers lequel ces derniers revendiquent ces attentats. Revendication vite démentie par la confrérie.  Le CNS a imputé vendredi au régime du président Bachar Al Assad la «responsabilité directe» des deux  attentats. «Le régime syrien, seul, porte toute la responsabilité directe des deux explosions terroristes», selon le CNS. Le régime «a voulu adresser un message de mise en garde aux observateurs arabes, pour qu’ils ne s’approchent pas des centres de sécurité». Ce que cherche le régime avec ces attentats, c’est de donner l’impression «au monde qu’il fait face à un danger venu de l’étranger et non pas à une révolution populaire qui demande la liberté et la dignité», a indiqué le CNS. Tout en condamnant ces attentats, l’Iran, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a relevé que «les menaces à la sécurité nationale de la Syrie et l’instabilité, que les ennemis cherchent à provoquer, ne sont pas une menace seulement pour les Syriens mais aussi pour d’autres nations dans la région». Quant au Hezbollah libanais, il a accusé les Etats-Unis d’être derrière ces opérations. «Ces attentats (...) sont la spécialité des Etats-Unis, mère du terrorisme, qui visent, tuent et terrorisent les innocents pour les pousser à se plier à la politique américaine à la solde du sionisme», a indiqué le parti. Le Hezbollah «condamne ce crime horrible» commis, selon lui, par «les ennemis   de l’humanité». Et de poursuivre : «Ceux qui sont lésés par la grande défaite des Etats-Unis et leur retrait humiliant d’Irak ont commencé une opération de vengeance meurtrière et lâche.»