Algérie

Les opérateurs répercutent les hausses des prix mais pas les baisses



Les opérateurs répercutent les hausses des prix mais pas les baisses
Selon le ministère du Commerce, le contingent tarifaire relatif au sucre pour l'année 2014, comme le prévoit l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, a été épuisé aux premières heures de l'ouverture du système de gestion des concessions douanières par trois transformateurs nationaux. C'est, en effet, 150 000 tonnes de sucre brut importées avec exonération de taxes que vont raffiner ces derniers avec un prix d'achat des plus avantageux, dans la mesure où les cours du sucre à l'international se sont effondrés ces trois derniers mois (octobre à décembre 2013)*. La tonne de sucre s'est échangée en cette période selon l'Organisation internationale du sucre (ISO) à 6 000 dollars. Un simple calcul montre qu'en faisant la somme de toutes les marges bénéficiaires prélevées par tous les intervenants, et selon un plafond fixé par le ministère du Commerce, c'est à dire de la sortie d'usine jusqu'à l'épicier du coin, le prix du kilogramme de sucre au détail ne devrait pas dépasser, dans un futur proche, les 70 dinars. Un tel prix ne serait que bien accueilli par les ménages, mais est-ce pour autant qu'il va être appliqué au niveau des points de vente au détail ' C'est une question que l'on peut se poser dans le sens où bon nombre de patrons d'unités de production, dont la matière première est importée et soumise aux fluctuations du marché mondial, ont cette tendance de ne pas revoir à la baisse leur prix sortie d'usine quand bien même leur coût de revient a diminué du fait de la baisse des cours à l'international de leur matière première. Cependant ils n'hésiteront pas à mettre en avant qu'ils ont dû augmenter leur prix d'usine des suites d'une surenchère de la matière première importée. Un argument des plus logiques. Mais il le serait s'il était appliqué. De ce constat de terrain on peut déduire que des producteurs nationaux ne jouent pas le jeu, pis encore, c'est à croire que leur seul souci est de maintenir une marge bénéficiaire appréciable. Cette tendance est d'autant plus regrettable lorsqu'il s'agit de produits alimentaires de large consommation comme le sucre et l'huile, dont la matière première est à 100% importée et de surcroît subventionnée par l'Etat à coût de milliards de dinars par année. Toujours dans ce même ordre d'idée et pour revenir au cas du sucre, il est utile de rappeler que les pouvoirs publics ont plafonné le prix de cette denrée à 90 DA le kg. En d'autres termes, à chaque fois que les cours mondiaux du sucre grimpent c'est l'Etat qui intervient afin que les opérateurs puissent continuer à produire tout en préservant leur marge bénéficiaire. Du coup une question s'impose : jusqu'à quand les pouvoirs publics vont continuer à tolérer la recherche du tout bénéfice chez certains opérateurs nationaux '*Marché mondial du sucre L'Organisation internationale du sucre (ISO) indique dans son dernier rapport trimestriel que, sur la saison allant d'octobre 2013 à septembre 2014, l'excédent mondial de production devrait s'élever à 4,502 millions de tonnes (mt). Il était de, toujours selon l'ISO, 10,261 mt en 2012-2013, 6,165 mt en 2011-2012 et 1,1321 mt en 2010-2011. Cette organisation qui regroupe les principaux pays exportateurs et consommateurs de sucre de la planète, prévoit ainsi que la production mondiale pour 2013-2014 s'établisse à 180,837 mt, en baisse de 1,16% par rapport à la saison précédente, face à une demande planétaire de 176,335 mt, en augmentation de 2,11%. «Même si la production devrait chuter de 2,119 millions de tonnes, ce sera quand même la deuxième plus grosse (production annuelle) de l'histoire» après la saison actuelle (182,956 mt), souligne l'ISO. Affectés par cette surabondance d'offre, les prix du sucre sont tombés à leur plus bas niveau depuis près de trois ans à mi-juillet - à 15,93 cents la livre de sucre brut à New York le 16 juillet et à 458,40 dollars la tonne de sucre blanc à Londres le 17 juillet. Ils ont, depuis rebondi, notamment grâce aux craintes qu'une période de temps froid et de gel au Brésil, le premier producteur et exportateur mondial, n'ait endommagé les cultures sucrières du pays. Mais l'ISO estime que l'offre excédentaire pèsera de nouveau sur les cours du sucre à l'avenir. «Il semble qu'un excédent mondial moins important ne peut pas être vu en tant que tel comme un élément de soutien pour les prix, et le marché pourrait subir plus de pertes durant la saison 2013-2014», prévient l'organisation basée à Londres. En cause, notamment, le fait que les stocks mondiaux continueront de progresser, même légèrement, à 74,373 mt en 2013-2014, représentant ainsi 42,18% d'une année de consommation.Z. A.




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