La Commission nationale des distributeurs des viandes qui active sous la houlette de l'ANCA appelle à la levée impérative du gel de l'importation des aliments de bétail ainsi que de la viande rouge aux privés, en vue d'assurer, d'une part, la disponibilité du produit en prévision du mois de Ramadhan, et, d'autre part, casser la spéculation féroce qui domine actuellement le marché et qui détériore davantage le pouvoir d'achat des consommateurs.Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) ? C'est au cours d'une conférence de presse organisée, hier lundi, au siège de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), que le président de l'association des distributeurs des viandes, Merouane Khiar, a interpellé le gouvernement sur la question. Il signale que le gel des importations des viandes rouges pour les particuliers se révèle «contraignant» pour les éleveurs. «Dans la mesure où il ferme la porte à la concurrence». Sans oublier son impact sur la disponibilité du produit dans le marché et sur le porte-monnaie du consommateur. «La hausse des prix des viandes est l'une des conséquences directes de cette disposition», soutient-il. Merouane Khiar rappelle qu'avant l'application de cette disposition, les particuliers et autres opérateurs étaient autorisés à importer des aliments et des viandes, le produit était disponible et les prix plus abordables. «Inutile de faire comprendre que le manque engendre la spéculation», relève-t-il. Dans ce contexte, il est impératif, d'après lui, «d'aider les éleveurs en leur ouvrant la voie à l'importation». Il tient, dans la foulée, à préciser que si le champ à l'importation est ouvert pour deux ou trois opérateurs, «il doit l'être pour au moins 60 autres, histoire de garantir qu'aucune bande n'imposera son monopole». Un scénario récurrent, précise-t-il. Et même quand les aliments de bétail sont disponibles, ils ne le sont jamais en quantités suffisantes. Si les éleveurs les acquéraient avant à 4 800 DA, ils doivent aujourd'hui débourser plus de 7 000 DA pour l'acheter. En outre, l'entreprise étatique chargée de distribuer ces aliments est loin du compte et ne satisfait pas pleinement à la demande, s'est-il plaint. Par conséquent, «il ne faut pas se demander pourquoi le prix de la viande n'arrive pas à être maîtrisé». Plus explicitement, il dénonce aussi le fait que l'Algérie «ne dispose pas d'abattoirs dignes de ce nom, tout comme un marché de gros qui répond aux normes fondamentales». Il considère d'ailleurs que c'est l'un des facteurs qui font que la filière de la viande peine à se stabiliser. Evoquant les abattoirs qui pullulent sur le territoire, notamment dans la capitale, l'intervenant pointe du doigt l'absence des autorités censées contrôler et s'assurer que les opérations se déroulent normalement. Il ne manque pas, dans ce cadre, de faire remarquer que le rôle d'un abattoir est officiellement l'abattage des animaux dont la viande est destinée à la consommation, mais sûrement pas la vente qui, logiquement, est prise en charge par le marché de gros. «Une règle universelle mais pourtant elle ne s'applique que rarement dans ces abattoirs clandestins.» Le président de l'Association des distributeurs des viandes ne comprend pas que les autorités ferment des abattoirs comme celui des Annassers, qui répondait à toutes les normes, pour permettre à des groupes à l'intégrité douteuse d'avoir la mainmise sur ce domaine. Merouane Khiar juge, de ce fait, qu'il est urgent de mettre en place des structures publiques professionnelles. Mais surtout «durcir les contrôles dans les abattoirs clandestins dont certaines pratiques irresponsables relèvent tout bonnement de la destruction du cheptel», appuie-t-il.
Le président de l'Anca, Tahar Hadj Boulenouar, dénonce, lui aussi, certaines pratiques qui entravent la stabilité de la filière de la viande rouge en Algérie. Il appelle, à son tour, à la nécessité de lever temporairement le gel des importations des aliments de bétail et des viandes rouges aux parties privées, notamment à l'approche du mois sacré du Ramadhan. «On sait que la demande sur ce produit est particulièrement en hausse pendant cette période», a-t-il expliqué, en soulignant l'importance d'assurer, dès maintenant, la stabilité de l'offre et du prix.
M. Z.
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Posté Le : 01/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Massiva Zehraoui
Source : www.lesoirdalgerie.com