Algérie

Les opérateurs pointent une mauvaise application



La Banque d'Algérie compte organiser une rencontre avec la communauté bancaire pour garantir une meilleure application des mesures relatives à la facilitation des exportations des services.L'objectif d'encourager les exportations de services recherché par l'instruction de la Banque d'Algérie relative aux modalités d'ouverture du compte devise commerçant risque de ne pas se concrétiser. Certes, les exportateurs de services jugent cette instruction "louable et intéressante", mais "elle est également compliquée", ont-ils relevé, hier, lors d'une rencontre organisée par le Groupement algérien des acteurs du numérique (Gaan), à l'hôtel Sofitel à Alger. Les acteurs du numérique pointent "des procédures qui risquent de ne pas faire adhérer tout le monde". Pire, l'instruction n'est pas appliquée au niveau de certaines banques.
Djaoued Salim Allal, directeur général d'Adex Technology, a témoigné qu'une banque l'a obligé, après la publication de l'instruction, de convertir en dinars ses revenus d'exportation de service, sous prétexte que le service est fait en Algérie. Pour Louaï Zidi, directeur général des changes à la Banque d'Algérie, c'est un problème de communication. "J'ai l'impression que ce ne sont pas toutes les banques qui ont compris nos instructions", affirme le responsable de la Banque d'Algérie. "Vous obliger à créditer le montant d'une exportation de service en dinars est quelque chose d'anormal", a indiqué Louaï Zidi, dans sa réponse à la question du directeur général d'Adex Technology. "Nos instructions ont été claires et elles font office de lois", a-t-il souligné. Pour rappel, l'instruction de la Banque d'Algérie permet, désormais, l'accès à 100% des recettes d'exportations hors hydrocarbures, au profit de l'exportateur.
L'article 04 de l'instruction 06-2021 stipule, et de manière claire, que le titulaire du compte devise commerçant et non commerçant ouvre droit à l'intégralité du produit de ses recettes d'exportation de biens et de services. 80% de ces produits des recettes d'exportations sont destinés à l'importation de biens et de services nécessaires à l'activité de l'entreprise, et 20% peuvent servir à l'alimentation du compte exportateur, pour le financement des opérations de promotion des activités à l'export. La Banque d'Algérie, indique son directeur général des changes, compte organiser une rencontre avec la communauté bancaire, pour arriver à une meilleure compréhension des textes et de leur application. Louaï Zidi suggère aux opérateurs de saisir la commission bancaire en cas d'abus des banques primaires.
Mais les acteurs du numérique ont soulevé plusieurs obstacles qui rendent l'exportation de services difficile et compliquée, évoquant certaines exigences, entre autres la domiciliation bancaire, l'attestation de service fait. "On est dans le monde digital", souligne le patron d'Adex Technology, plaidant pour la mise en place de mesures attractives pour rapatrier les devises en Algérie. Dans le cas contraire, affirment des opérateurs, les jeunes seront contraints d'ouvrir des comptes PayPal à l'international et de recevoir leurs devises dans les comptes devises offshore.
Les exportateurs de services insistent sur la nécessité de voir ce qui se fait ailleurs. "Aujourd'hui, nous ne sommes pas à la page quant à ce qui se fait mondialement", regrette Djaoued Salim Allal. Certains exportateurs de services évoquent, également, la problématique des moyens de paiement électronique.

Meziane Rabhi


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